10294. AU GÉNÉRAL DE L'INFANTERIE PRINCE FERDINAND DE BRUNSWICK.

Elsterwerda, 8 septembre 1758.

J'ai vu, par la lettre de Votre Altesse du 2 de ce mois, que Sa Majesté Britannique vient de Lui accorder une pension annuelle de 2000 livres sterling, et j'ai été charmé de voir que la reconnaissance ait porté ce Prince à s'acquitter par là en quelque sorte envers Elle des obligations essentielles qu'il a à Votre Altesse, qui certes a bien mérité, par Ses services qu'Elle a rendus à Sa Majesté Britannique, la susdite pension et même une plus forte. Je Lui en fais, en attendant, mon compliment.

Je crois que nous aurons une bataille en peu de jours entre Pirna et Dresde; demain, je serai avec l'armée à Radeburg. Daun est à Stolpen, et l'on m'assure qu'il s'approche de Schandau, où il à 3 ponts, pour se joindre aux autres. Je prends mes mesures pour tous les cas, très résolu de lui bien frotter les oreilles, pour peu qu'il m'y donne lieu. Voilà le précis de ce qui se passe ici. Je commence à croire qu'il nous faut une bataille tous les quinze jours, de même que l'on purge régulièrement des corps spongieux. Mais, grand Dieu! quelle effusion<219> de sang et encore quel sang précieux! Ce n'est pas ma faute; dès que l'on ne saurait finir la guerre autrement, il faut bien en venir là.

Federic.

Nach der Ausfertigung im Kriegsarchiv des Königl. Grossen Generalstabs zu Berlin. Der Zusatz eigenhändig.