10530. AU PRINCE HENRI DE PRUSSE.

Lœwenberg, 14 novembre 1758.

''J'ai reçu de différentes nouvelles de la position de l'ennemi; un déserteur prétend qu'ils se sont retirés à Friedland,372-6 et que de là un corps a ordre de se replier sur Leitmeritz; d'un autre côté, mes patrouilles me rapportent qu'il y a un corps des ennemis campé sur cette montagne pointue372-7 dont ils vous ont canonné de Lauban.

Pour moi, je marche tout droit demain à Lauban. Je ne sais si l'ennemi m'y attendra ou non, mais je suis très sûr de l'en faire partir.<373> Je ne connais point le terrain du côté de Marklissa, mais s'il est praticable et que vous pouvez marcher de ce côté-là, je suis très sûr que ce sera un coup décisif.

Il n'est pas nécessaire que votre corps me joigne à Lauban; si le gros reste du côté de Marklissa ou de Greifenberg, ce sera suffisant. Je dois vous avertir que je ne crois point nécessaire de marcher avec toute l'armée du côté de l'Elbe, mais simplement de m'avancer avec un détachement de 12 bataillons et de 40 escadrons du côté de l'Elbe.

Les déserteurs autrichiens assurent que l'armée de l'Empire a été battue près de Dresde, et qu'elle s'était enfin retirée à 4 lieues de Pirna. Cela est possible, mais je n'en ai point de nouvelle. Dès que je serai à Lauban, je pourrai avoir des nouvelles plus positives pour vous les communiquer.

Si vous ne trouvez pas de grandes difficultés, et que vous puissiez me joindre demain avec un détachement, cela me ferait plaisir; mais si vous en trouvez, il faudrait bien que vous vous arrêtassiez à l'endroit où vous serez nécessaire.

Un paysan, qui dans ce moment revient de Marklissa, assure que tout en est parti, ainsi que de Lauban. Je ne suis en aucune inquiétude pour ce qui me regarde, l'opération est facile; mais dans ce moment, mes gardes du camp me rapportent qu'ils ont entendu tirer cinq coups de canon vers Greifenberg.

Federic.

Nach dem Concept. Der Zusatz eigenhändig auf der im übrigen chiffrirten Ausfertigung.



372-6 Böhmisch-Friedland.

372-7 Es wird der Streitberg gemeint sein. Ueber die Kanonade vom 1. November vergl. Tempelhof, ii, 351.