10585. AU MINISTRE D'ÉTAT ET DE CABINET COMTE DE PODEWILS A BERLIN.

Dresde, 5 décembre 1758.

. . . J'ai eu l'honneur de faire ma cour au Roi, qui m'a dit que milord Maréchal d'Ècosse lui avait donné à connaître qu'il serait bien aise de faire un tour en Espagne, au cas que Sa Majesté jugeât que sa présence dans ce pays-là lui pût être utile,415-2 et que comme, dans ces entrefaites, était venu la dépêche du baron de Knyphausen, dans laquelle ce ministre avait fait mention de l'insinuation de M. Wall relativement à la médiation,415-3 Sa Majesté avait pris la résolution de déférer à la demande de milord Maréchal d'Écosse, dans l'espérance que sa mission ne pourrait pas être tout-à-fait inutile, supposé qu'il fût question un jour de cette médiation, ce ministre se trouvant d'ailleurs depuis longues années415-4 dans une liaison assez étroite avec le susdit M. Wall. Sa Majesté m'a en même temps ajouté que nous n'avions qu'à faire expédier toujours une lettre de créance pour milord Maréchal, conçue dans le style ordinaire de la chancellerie et accompagnée d'expressions obligeantes et flatteuses pour Sa Majesté Catholique, sans y toucher cependant le moins du monde l'objet principal de sa mission.

Sa Majesté m'a parlé, outre cela, d'une instruction415-5 où il faudrait lui recommander de veiller à ses intérêts dans toutes les occasions qui se présenteraient, et nommément dans l'affaire de la médiation, au cas qu'elle vînt effectivement à sa consistance.

Je crois donc que Votre Excellence approuvera qu'on y insère mot<416> à mot tout ce que M. le baron de Knyphausen a marqué sur ce sujet dans la dépêche susalléguée, et qu'on lui enjoigne de s'informer sous main et sans affectation des suites que cette affaire a eues depuis ou pourrait avoir dans la suite, et de tâcher d'en tirer le parti le plus avantageux pour la cause et pour les intérêts combinés du Roi et de l'Angleterre.

Sa Majesté ne s'est pas expliquée sur les appointements qu'elle destine pour cette ambassade, et je crains qu'ils ne se ressentent de nos temps de calamités. J'en parlerai cependant à M. le conseiller privé Eichel, mais je supplie Votre Excellence de vouloir bien en attendant donner Ses ordres pour qu'on travaille aux expéditions dont je viens de parler, et que Sa Majesté pourrait presser en suite, lorsqu'on s'y attendrait le moins.“

Der König will der Prinzessin-Wittwe von Preussen gestatten, von Magdeburg nach Berlin416-1 zurückzukehren, „à condition cependant de prendre un soin extrême pour que le voyage ne fasse aucun mal au prince nouveau-né,416-2 article que Sa Majesté m'a dit qu'il faudrait recommander de la manière la plus forte à madame de Wolden, à M. de Naumeister et à tous ceux qui seront de la suite“ .

Finckenstein.

Nach dem Concept.



415-2 Das Schreiben des Lord Marschall fehlt.

415-3 Vergl. S. 405.

415-4 Lord Marschall hatte nach seiner Flucht aus Schottland eine lange Reihe von Jahren in spanischen Diensten gestanden.

415-5 Vergl. Nr. 10599.

416-1 Vergl. S. 237.

416-2 Vergl. S. 400.