10590. AU ROI DE LA GRANDE-BRETAGNE.

Dresde, 9 décembre 1758.

Monsieur mon Frère. Des marches continuelles et l'agitation où je me suis trouvé pendant le cours entier de la campagne précédente, m'ont empêché d'en marquer les détails à Votre Majesté, desquels je me suis reposé sur M. Mitchell. Il m'est bien agréable, en reprenant la plume, que le premier usage que j'en fais, me serve à remercier Votre Majesté de la réponse pleine de sagesse et de modération qu'Elle a faite aux Français.419-3

Il est certain, vu le nombre et la supériorité des ennemis, que sur terre ferme tous nos efforts ne nous mènent qu'à nous soutenir contre les ennemis. Le prince Ferdinand a été obligé de faire face à deux armées plus fortes que la sienne.419-4 J'en ai eu quatre auxquelles il a fallu<420> résister, et j'en imposerais grossièrement à Votre Majesté, si je La flattais que, la campagne future, nous puissions faire de plus grands progrès. Il faut, nécessairement, une proportion de forces à la guerre ; des cas fortuits peuvent faire des exemptions, mais pas des règles. Je fais les derniers efforts pour m'opposer à l'Europe — car à peu près c'est l'Europe qui s'acharne contre moi. Les nouvelles de Hanovre annoncent que Votre Majesté en fait de même de Son côté. Si j'y puis ajouter quelque chose, ce serait de négocier, ne fût-ce que pour semer la méfiance et la zizanie parmi nos ennemis, et peut-êre cela mènerait-il à la fin d'une guerre dont la continuation entraînerait l'entière subversion de l'Allemagne. Je suis avec tous les sentiments de la plus haute estime, Monsieur mon Frère, de Votre Majesté le bon frère

Federic.

Nach der Ausfertigung im Königl. Staatsarchiv zu Hannover. Eigenhändig.



419-3 Vergl. S. 408.

419-4 Durch ein Schreiben vom 9. December kündigt der König dem Prinzen Ferdinand an, dass er als Zeichen seiner vollen Zufriedenheit und seiner Dankbarkeit den Prinzen zum preussischen Generalfeldmarschall ernannt habe. Am 17. wird dem Prinzen das Patent übersandt, das er annehmen möge, „comme une marque particulière de mon amitié pour vous que de ma reconnaissance pour les services signalés que vous avez rendus tant à la cause commune qu'à moi en particulier“ . Vergl. die Schreiben in dem oben (S. 13. Anm. 1) genannten Werke von Westphalen, Bd. ii, S. 511 u. 521.