<12> écrire aux ministres, et ma volonté est que vous devez également parler à ces ministres comme d'une affaire que je prenne extrêmement à cœur, pour la faire réussir bientôt. Voilà aussi pourquoi je me suis également adressé à Sa Majesté Britannique même, à laquelle je viens d'écrire sur ce sujet la lettre ci-close,1 dont vous trouverez jointe la copie pour votre direction seule. Vous observerez, cependant, que vous ne rendrez pas cette lettre à sa destination plus tôt que d'avoir sondé le terrain et être presque assuré du bon effet qu'elle opérera, puisque je ne voudrais pas essuyer un refus de la part du Roi, quand cette lettre lui sera donnée.

Au reste, je ferai usage de ce que vous me proposez par rapport aux précautions à prendre de mes ministres vis-à-vis de ceux de Hanovre.2

Federic.

Nach dem Concept.


10643. AU ROI DE LA GRANDE-BRETAGNE A LONDRES.

Breslau, 6 janvier 1759.

Monsieur mon Frère. Votre Majesté ne désapprouvera pas, si je Lui écris aujourd'hui pour Lui demander une faveur qui sera en même temps un acte de clémence de Sa part. Je sais combien Elle y est portée par Sa générosité naturelle; ainsi, bien loin de Lui faire de la peine, je crois Lui faire plaisir en Lui fournissant une occasion de plus à manifester Sa bonté et Sa miséricorde. Il s'agit de mon vieil ami, le frère du maréchal Keith, qui a été malheureusement tué à Hochkirch.3 Il a suivi dans sa jeunesse, et plein des préjugés que ses parents lui inspiraient, le parti auquel sa famille a été autrefois attachée. Il sent lui-même combien, dans des temps de troubles et de discordes civiles, il est facile de s'égarer. Il implore la clémence de Votre Majesté et Lui demande un pardon du passé, non pas pour rentrer en possession des biens qui lui ont été confisqués, mais pour être habile à pouvoir jouir d'une succession d'un de ses cousins qui vient de mourir depuis peu.

Je suis sûr que Votre Majesté voudra bien faire quelque chose pour lui, je me rends sa caution, et je suis prêt de répondre pour lui, d'autant plus que quiconque ne penserait pas comme moi sur les intérêts de Votre Majesté et de Ses royaumes, ne serait jamais compté au rang de mes amis. Je suis etc.

Federic.

Nach Abschrift der Cabinetskanzlei.



1 Nr. 10643.

2 Vergl. Nr. 10644.

3 Vergl. ......Bd. XVII, 310. 320.