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2° Quand vous serez arrivé auprès du maréchal comte Fermor, et que vous aurez fait les premières connaissances avec lui, vous chercherez l'occasion de lui parler et de gagner doucement sa confiance.1 Vous ferez usage à un temps convenable de la lettre ci-close sans adresse2 qui vous servira comme une espèce de lettre de créance, dès que vous croirez son esprit assez préparé de loin pour écouter les propositions dont je vous charge pour lui, sans se révolter contre vous.

3° Pour lui faire vos ouvertures, il faut que vous vous y preniez avec autant de modération que d'adresse, que vous y alliez peu à peu, et après l'avoir bien sondé et préparé à vous entendre. A quel sujet vous vous servirez des propos que vous lui tiendrez sur les vues des cours de Vienne et de Paris de vouloir supprimer et étouffer entièrement la religion protestante en Allemagne.3

4° Il y a deux sortes de propositions que vous saurez faire habilement au maréchal Fermor, toujours après avoir assez sondé le terrain, pour connaître celle qui vous mènera le mieux à vos fins.

5° La première est de lui offrir de ma part jusqu'à 100000 écus.

6° Si le maréchal Fermor agrée la proposition de l'argent, il n'aura qu'à me faire informer par vous du temps et du lieu où il demande que la somme lui soit comptée.

7° La seconde proposition que vous lui pourrez faire dans le cas que vous sentiez que vous ne gagneriez rien par l'argent, c'est de lui offrir la charge de feld-maréchal-général à mon service, quand il aura quitté celui de Russie, avec une pension de 10 à 12000 écus. Vous joindrez à cela encore l'offre d'un présent de 10 à 12000 écus, quand vous trouverez de pouvoir convenir avec lui.

8° Ce que je lui demande, c'est qu'il me fasse informer de bonne heure et à temps par vous, comme officier hollandais volontaire auprès de son armée, de tous les mouvements qu'il fera avec l'armée et des ordres qu'il aura de sa cour pour les opérations à faire, et que, d'ailleurs, quand l'armée doit entreprendre quelque opération, il en traîne si longtemps l'exécution, jusqu'à ce que je pourrai me dégager quelque autre part; enfin, que je sois informé à temps, par votre entremise, de tout ce que les troupes de Russie voudront entreprendre.

9° Voilà tout ce qu'on vous demande. Au surplus, pour nous informer de tous les avis que vous aurez à nous donner, vous adresserez vos lettres au général - major de Wobersnow, mon premier adjudant qui se trouve toujours auprès de moi, en vous servant du chiffre que voici.



1 Der König hatte bereits mehrfach davon gehört, dass man gegen Fermor insbesondere von Wien aus lebhaftes Misstrauen hege. Vergl. S. 72.

2 Der Instruction liegt ein Blatt bei, auf dem von Cöper, der auch die Ausfertigung der Instruction geschrieben hat, ohne Adresse und Unterschrift die offenbar für Fermor bestimmten Worte bemerkt sind: „Vous pourrez vous confier parfaitement au porteur de cette lettre, officier hollandais, et ajouter foi à tout ce qu'il vous dira.“

3 Fermor, aus einer englischen Familie stammend, war ein entschiedener Protestant.