<182> vous est impossible de prendre le magasin de Friedberg, je crois qu'avec un petit détachement vous pourriez faciliter à mon frère le moyen de chasser les Cercles et les Autrichiens de Bamberg. Cela sera bon pour la Hesse et pour moi, je crois que mon frère vous en écrira de même; car cette bataille n'est qu'une affaire de bibus, un village attaqué que l'on n'a pas pu forcer; il faut traiter la chose en bagatelle, alors elle le devient effectivement.

Adieu, mon cher, je vous embrasse, il faut tenter fortune une autre fois sous des plus heureuses auspices et avec du gros canon. Je suis avec bien de l'estime, mon cher Ferdinand, votre fidèle ami et frère

Federic.

Nach der Ausfertigung im Kriegsarchiv des Königl. Grossen Generalstabs zu Berlin. Eigenhändig.


10889. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION BARON DE KNYPHAUSEN ET AU SECRÉTAIRE MICHELL A LONDRES.

Land.shut, 21 avril 1759.

Vos dépêches du 6 et du 10 me sont bien parvenues, et j'ai tout sujet d'être content de la réponse que les ministres anglais vous ont donnée sur le mémoire que vous leur avez présenté au sujet des affaires des cours de Naples et de Turin.1 Je crois aussi que mes ministres vous auront communiqué ce qui nous est revenu en dernier lieu sur ces affaires par une des dépêches du sieur de Hellen à La Haye;2 mais je crois avoir lieu de craindre que, dans la situation que ces choses sont parvenues présentement par la diligence que les cours de Vienne et de Versailles ont employée pour nous prévenir, nos soins deviendront, sinon tout-à-fait infructueux, au moins difficiles et fort sujets au hasard d'échouer. Au surplus, je vous fais observer encore que le premier point de l'instruction que j'ai donnée moi-même à mon émissaire pour la cour de Turin,3 a été de tâcher surtout et comme un préalable de lever, s'il y aura moyen, les différends entre les deux cours en question et d'y établir une confiance mutuelle sur des intérêts communs, comme la base de tout le reste de ses propositions.

Je suis fâché de vous mander que l'expédition du prince Ferdinand de Brunswick sur les troupes françaises sur le Main a raté. Comme il n'est point à douter qu'il en ait déjà fait son rapport en Angleterre, je m'y réfère et vous dirai seulement que, quoiqu'il soit fâché qu'il n'ait pas réussi tout-à-fait dans son plan, que cependant l'affaire n'a été point de conséquence; que le Prince, ayant voulu marcher sur un village nommé Bergen, pour couper à l'ennemi la communication entre Fried-



1 Vergl. S. 113.

2 Ministerialrescript an die Gesandten in England, d. d. Berlin 21. April, auf Grund des Berichts von Hellen, Haag 14. April; enthaltend Nachrichten über eine vorläufige Vereinbarung zwischen den Höfen von Versailles und Turin.

3 Vergl. S. 111. 120.