<183>berg et Francfort, cette marche l'a mené droit à l'ennemi, qui avait pris à Bergen une position très forte et retranchée, garnie de fortes batteries, qu'il fit attaquer par les grenadiers de l'avant-garde, et qui furent repoussés, quoiqu'il les faisait soutenir par quelques bataillons dont les efforts furent aussi vains; que le Prince, ne voyant pas moyen de forcer ce poste aussi fortement retranché, fit rester les troupes vis-à-vis de celles de l'ennemi qui de deux côtés ne firent, le reste de la journée, que de s'entrecanonner, sans sortir de leur position et sans que de deux parts l'on se céda une pouce de terrain, et que, la position de l'ennemi étant telle qu'il ne pouvait être tourné, ni être entamé autre part que par le village de Bergen, le Prince, après avoir fait enterrer ses morts et emmener les blessés, qui tous ensemble ne vont qu'à 1000 à peu près, a pris le parti de retourner au camp de Windecken, d'où il était parti le matin, sans que l'ennemi se soit remué aucunement de son poste pour le suivre. Ainsi que voilà une affaire échouée à la vérité, peut-être parceque le Prince n'avait pas assez d'artillerie pesante à sa disposition contre un poste qui en était nombreusement garni, mais qui n'importe guère et n'est d'aucune conséquence. Aussi ai-je à me flatter que, par une autre expédition que mon frère Henri va entreprendre de concert avec le prince Ferdinand, après avoir fini celle qui lui a réussi avec tout le succès désirable en Bohême, corrigera tout et nous fera du bien pour toute la campagne.1

Federic.

Nach dem Concept.


10890. AU PRINCE HENRI DE PRUSSE.

Landshut, 21 avril 1759.

Quoique je sois parfaitement persuadé que vous avez déjà pris vos mesures pour sortir de la Bohême et rentrer en Saxe, de sorte que je ne vous crois plus actuellement en Bohême, j'ai cru cependant devoir vous avertir d'un avis que je viens de recevoir2 par rapport à une marche du général Harsch avec 8 régiments d'infanterie vers Leitmeritz.

Au surplus, si vous pourrez exécuter à présent le reste de votre plan, ce serait une chose excellente. Vous pourrez voir par la copie ci-close ce que je viens d'en écrire au prince Ferdinand de Brunswick,3 avec qui je vous prie de vouloir bien vous concerter sur l'exécution de ce plan.



1 In einem Cabinetsbefehl an Knyphausen und Michell, Landshut 26. April, bezieht sich der König noch einmal auf den obigen Cabinetsbefehl und fügt hinzu, es sei zu wünschen, „que les Anglais se tranquillisassent et ne fussent point rebutés du petit échec que le prince Ferdinand vient d'essuyer contre les Français, d'autant plus qu'il n'est pas de conséquence et qu'il ne mérite pas même proprement d'être qualifié d'échec, ayant été une affaire bien méditée et entreprise en conséquence, mais un coup manqué“ . Mitchell berichtet, Landshut 29. April, an Holdernesse, der König habe „in very strong terms“ seine Billigung der Haltung des Prinzen Ferdinand bei Bergen ausgesprochen.

2 Bericht von Rebenüsch, Johnsdorf 21. April.

3 Vergl. Nr. 10888.