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Quoique le prince Ferdinand n'ait pas réussi à souhait, je ne crois pas le mal sans remède, et je suis persuadé et j'ai la confiance en vous que vous ferez ce qui dépendra de vous pour décider quelque chose contre les Cercles, si la chose est praticable; mais n'oubliez pas vos chiens de gros canons qui sont les arguments les plus respectables des droits des souverains.

Federic.

Adieu, cher frère, je vous embrasse.

Nach der Ausfertigung. Der Zusatz (von „Quoique“ an) eigenhändig.


10891. AU FELD-MARÉCHAL PRINCE FERDINAND DE BRUNSWICK.

Landshut, 22 avril 1759.

J'espère que le chasseur Schmiel, parti en dernier lieu d'ici, aura bien rendu à Votre Altesse la lettre que je Lui ai faite de ma main propre;1 aussi la présente n'est que pour vous renouveler mes instances touchant l'attention à prendre sur le dessein de mon frère Henri, de marcher incessamment, après son expédition en Bohême actuellement finie, tout droit pour chasser l'armée des Cercles assemblée avec quelques régiments autrichiens auprès de Bamberg, afin de la disperser et de s'emparer du magasin considérable assemblé dans Bamberg. Je suis persuadé que le coup ne manquera pas, pourvu que vous le secondiez de votre part. Il est à présumer que la susdite armée se sera postée auprès de Bamberg, derrière la rivière qui passe auprès de cette ville.2 Si mon frère marchera de front avec son corps d'armée, et que vous, de concert avec lui, fassiez passer de votre côté seulement 6 à 8000 hommes vers Schweinfurt, pour tenir l'ennemi par là en échec, ce ne saurait que faire tout l'effet désiré.

Votre Altesse reconnaîtra Elle-même toute la nécessité indispensable pour faire cet effort. Ce n'est pas pour le moment présent que nous avons fort à craindre cette troupe assemblée, mais si cette armée se joindra à la suite du temps à celle de France, ce corps deviendra si supérieur à nous que ni moi ni vous serons capables de leur faire tête, et voilà pourquoi il faut que nous songions de prévenir du mieux que nous pouvons ce fâcheux évènement par ce coup de parti à faire par mon frère, qui redressera également tout ce petit désastre que Votre Altesse a souffert,3 et que je vous prie de ne regarder [que] comme une bagatelle qui ne vaut pas d'être prise fort à cœur.

Federic.

Toutes ces choses, mon cher, sont d'une grande considération pour l'avenir et peuvent redresser tout ce qu'il y a eu de malheureux, surtout à l'égard de la Hesse.

Federic.

Das Hauptschreiben nach dem Concept; der Zusatz eigenhändig auf der Ausfertigung im Kriegsarchiv des Königl. Grossen Generalstabs zu Berlin.



1 Nr. 10888.

2 Die Regnitz.

3 Vergl. S. 181.