<190> vous-même ce qu'il vous reste à faire. Premièrement, dans six semaines l'ennemi aura rétabli ses magasins, les Cercles d'un côté et les Français de l'autre avanceront; comment pourrez-vous résister à ces deux ennemis en force? qui opposerons-nous aux Russes et aux Suédois? Comptez qu'il faut là un détachement de 15000 hommes pour se présenter et décider quelque chose. J'ai ici 90000 Autrichiens contre moi, je suis avec Fouqué au plus 53000 combattants, je ne peux pas détacher un chat, ni agir avec avantage, à cause des terrains difficiles que l'ennemi a occupés en force.

Les Cercles sont les plus piètres de nos ennemis, on se peut flatter de réussir le plus facilement contre eux. Le prince Ferdinand n'a perdu morts et blessés que 1300 hommes; des lettres de Francfort-au-Main portent que les Français ont eu à cette affaire 1500 morts et au delà de 4000 blessés; le prince Ferdinand n'est donc pas si fêlé que vous le croyez. Selon vos avant-dernières lettres,1 les Cercles s'assemblaient à Bamberg; cela étant, je ne vois pas comment le prince Ferdinand ne pourrait pas envoyer un détachement vers Schweinfurt pour vous seconder.2 Je suis obligé de vous confesser que je ne connais pas tout ce pays-là, mais je ne prétends pas non plus que vous tentiez l'impossible, mais ce qui paraîtra faisable. Je me charge de la Lusace pour trois semaines, vous n'avez rien à redouter en Saxe pendant cet intervalle; calculez bien tout ceci, et voyez ce que vous pourrez faire : sans quoi, nous ferons calot3 ou d'un côté ou d'autre.

Je ne peux vous parler autrement dans la situation où je me trouve ; pesez bien mes raisons, examinez tout et essayez ce qui vous paraîtra faisable. Je suis avec une parfaite estime, mon cher frère, votre fidèle frère et serviteur

Federic.

Nach der Ausfertigung. Eigenhändig.


10900. AN DEN GENERALLIEUTENANT VON MANTEUFFEL.

Landshut, 25. April 1759.

Ich habe Euer Schreiben vom 21. dieses erhalten, und da Ich bereits zu zweien Malen befohlen habe, dass die Peenamünder Schanze gänzlich rasiret werden soll,4 so ist es schon recht, dass solches geschiehet, und hat es dabei sein Bewenden. Es ist auch ganz gut, dass die in der Schanze gefundene Canons und das übrige nach Stettin zurückgeschicket worden.

Dass Ihr eifrigst betreibet, dass die sämmtliche Regimenter und Bataillons dorten in völlig completem Stande kommen, solches ist Mir sehr lieb zu vernehmen. Ihr müsset aber zugleich auch darauf halten, dass bei der Kavallerie sowohl als bei der Infanterie alles gut exerciret



1 Bericht des Prinzen, Dresden 11 April.

2 Vergl. Nr. 10891.

3 So. Vielleicht italienisch: „calo“ — Verfall.

4 Vergl. S. 173.