<227>viron en 16 régiments de cavalerie qui campent entre Jaromirs et Schurz en trois corps détachés. Les déserteurs et les espions annoncent tous que tout est dans l'état dans lequel il a été, et les seuls détachements dont j'ai connaissance, sont ceux de Jahnus qui a été envoyé avec 3000 hommes en Haute-Silésie, et celui du général Vela qu'ils ont envoyé avec 600 pandours, 600 dragons et 300 hussards dans la Lusace.

Comme j'ai été obligé d'envoyer le général-major Puttkammer avec 600 hussards contre les Russes,1 j'ai envoyé incessamment le généralmajor Czettritz pour venir à dos de ce détachement; il est faible, mais il n'aura pas à faire grand'chose. Le dommage qu'ils feront ne sera pas de grande importance, et ils ne manqueront pas d'être rechassés.

De notre côté la campagne ne s'ouvrira pas sitôt. Daun ne fera pas un pas, à moins que les Russes n'agissent, et ceux-là sont obligés d'attendre les pâturages, pour pouvoir nourrir l'immense quantité de chevaux qu'ils ont avec eux, de sorte qu'il ne se passera pas grand' chose avant les premiers jours de juin.

Comme il est très nécessaire pour ma direction que je sache jusqu'à quel point votre expédition aura pu produire son effet, je vous prie de m'écrire, quand vous aurez tout achevé, combien de temps vous donnez aux troupes de l'Empire de pouvoir revenir sur leurs pas, les forces à peu près qui leur restent, et dans quel mois vous croyez qu'ils pourront agir du côté de la Thuringe ou du côté de la Saxe.

Federic.

Nach dem Concept.


10949. AU PRINCE HENRI DE PRUSSE.

Landshut, 16 [mai] 1759.

Mon cher Frère. Je ne saurais qu'applaudir à vos succès2 qui sont une suite de votre prévoyance et des fautes que l'ennemi a faites. Vous voyez, mon cher frère, qu'avec de bonnes dispositions on surmonte bien des difficultés, et que peu d'entreprises sont impossibles dans le monde : veuille le Ciel couronner la fin de vos opérations, pour qu'elles répondent à ces beaux commencements! Autant que j'en peux juger dans l'éloignement où je suis, vous n'aurez point de bataille. Pourvu que vous ayez les magasins, peu importe que ces gueux tiennent ou s'enfuient; vous aurez toujours la gloire d'avoir jeté les fondements solides pour les succès de notre campagne. L'Europe apprendra à vous connaître, non seulement comme un prince aimable, mais encore comme un homme qui sait conduire la guerre, et qui doit se faire respecter. C'est ce qui, malgré mes autres chagrins, ne laisse pas de me faire un sensible plaisir, ce qui était fort à désirer pour l'avantage de l'État, surtout pour celui des pauvres orphelins qui me sont confiés.3



1 Vergl. S. 215. —-

2 Vergl. Nr. 10957.

3 Die Söhne des Prinzen von aussen, Prinz Friedrich Wilhelm und Prinz Heinrich; vergl. Bd. XVII, 80. 128. 452. 453.