<246> sont à la solde de la France, qui ont servi en Allemagne dans le courant de la pre'sente guerre, que j'ai trouvé être une pièce assez curieuse, et je Lui ai, d'ailleurs, toutes les obligations possibles de la marque distinguée de Son amitié et attention pour moi, en ce que vous avez bien voulu faire un détachement de votre armée vers Schweinfurt, pour favoriser l'expédition de mon frère Henri.1 Je suis bien aise de ce que M. de Broglie a été si bon ou plutôt si niais de s'imaginer que mon frère Henri se joindrait à ce détachement, pour tomber sur lui, après avoir dispersé l'armée de l'Empire. Le maréchal Daun commence à croire la même chose, ce qui donnera lieu à bien des fausses dispositions qu'ils feront de leur part, et dont nous saurons profiter.

Quant à Contades, je comprends parfaitement bien la nécessité qu'il y a que Votre Altesse retourne en Westphalie, pour veiller Ellemême à ce que Contades voudra entreprendre.

L'on a des nouvelles ici comme si les Hollandais étaient dans l'appréhension que, dans le cas qu'ils s'accommoderaient avec les Anglais sur leurs différends maritimes, que les autres les attaqueraient de force ouverte. Pour moi, j'ai de la peine d'ajouter foi à ces nouvelles, tout comme à un autre bruit qui court, que les Français formeraient en Flandre ou aux Pays-Bas autrichiens un camp séparé de 30000 hommes. Vous me ferez plaisir, quand vous m'écrirez si ces bruits-là sont fondés ou non.

Au surplus, j'ose vous prier que, quand les opérations de guerre le permettront et que Votre Altesse aura le loisir, de2 me faire copier les plans de toutes vos marches, campements et batailles, que je désire fort d'avoir en son temps, pour les garder à ma chambre de plans.

Pour ce qui nous regarde ici, les Autrichiens sont encore à attendre les Russes, de sorte que vraisemblablement notre campagne ne s'ouvrira [pas] avant le premier jour du mois prochain de juin.

Les Autrichiens ont déjà voulu profiter de l'absence de mon frère Henri, pour faire une incursion dans la Lusace, mais, pour cette fois-ci, j'ai pu les prévenir encore. Vous jugerez par là combien il m'est impossible à présent de faire espérer quelque chose de notre côté à votre avantage.

Federic.

Nach dem Concept.


10972. AU SECRÉTAIRE VON DER HELLEN A LA HAYE.

Landshut, 22 mai 1759.

La nouvelle de l'ambassadeur de la République à Paris3 dont vous faites mention dans votre rapport du 12 de ce mois, par rapport à l'appréhension de la Suisse et de son intention de mettre sur pied une armée considérable, me paraît fort sujette à caution et, si j'ose le dire, trop chimérique pour qu'on puissse y ajouter foi sans beaucoup de



1 Vergl. S. 219.

2 So.

3 Berkenrode.