<268> vos mesures, afin qu'il ne transpire la moindre chose de tout ce qui regarde le dernier rapport du sieur Rexin.1 Car pourvu que2 le secret de cette affaire [ne] soit religieusement gardé, il ne faut pas douter que les ennemis ne remueront ciel et terre pour prévenir un coup qui saurait leur devenir bien fatal. Vous aurez soin, au reste, que ledit sieur Rexin soit informé au possible de tout ce qui se passe des événements de guerre ici.

Selon mes lettres du 24 du prince Henri,3 il vient de finir heureusement son expédition contre l'armée des Cercles et d'une façon fort avantageuse. Cette armée s'est retirée fort précipitamment au delà de Nuremberg où elle campe à présent, un corps de 6000 hommes à Erlangen, et elle ne saurait pas agir du côté de la Thuringe et en passant le pays de Baireuth, au moins devant la récolte. Le magasin de Bamberg qu'on a pris, a été très important, nonobstant que l'ennemi a brûlé et détruit au delà du double de ce qu'il a laissé. Les autres provisions du côté de Würzburg et le long du Main très considérables ont été détruites pour la plupart. Un renfort envoyé à Würzburg n'a pas donné le temps de détruire entièrement le magasin d'Ochsenfurt, un officier et 30 hommes d'un bataillon franc s'étant laissé surprendre. Si mon frère n'avait pas été obligé de réfléchir à ce qui saurait arriver en Saxe, il aurait apparemment dispersé toute cette soi-disante armée de l'Empire, avec ce qui y était joint des Autrichiens, qui cependant a souffert des pertes très considérables, tant par ce que nous en avons pris en prisonniers, dont le nombre va au delà de 2000, avec quelques canons, que [par] ce qu'elle a perdu par la nombreuse désertion.

A présent, je fais détacher un corps de 10 bataillons et de 20 escadrons contre les Russes qui se joindront au corps de troupes de Manteuffel pour agir offensivement contre les Russes. Tout est encore ici dans la même situation, quoiqu'il ne soit pas à douter que Daun ne voudra tâcher en quelques jours de pénétrer en Silésie, en quoi je tâcherai au possible de le bien embarrasser.

Federic.

Nach der Ausfertigung.


11007. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION BARON DE KNYPHAUSEN A LONDRES.

Quartier de Reich-Hennersdorf, 30 mai 1759.

Dem Gesandten wird ebenso wie dem Minister Finckenstein (Nr. 11006) Mittheilung gemacht von den Erfolgen des Prinzen Heinrich.

Cette expédition ne saura qu'être bien avantageuse au pays de Hesse pour la garantir, au moins une bonne partie de la campagne, des invasions de l'ennemi, et mettra d'autant mieux à son aise le prince



1 Vergl. Nr. 10985.

2 Pourvu que hier, wie es im königl. Cabinet öfters geschieht, für à moins que ... ne gebraucht.

3 Vergl. Nr. 11005.