<291> vous prie de considérer vous-même ma situation, et combien gêné et embarrassé je dois être dans mes fonds pour soutenir le fardeau de cette rude guerre. Vous connaissez ma façon de penser et que, si cela n'avait pas été la pressante extrémité qui m'avait obligé de prendre des subsides, que je n'aurais rien accepté. Par ces circonstances, vous devez juger de mon embarras sur la réponse à la susdite insinuation, à laquelle je me serais prêté du meilleur de mon cœur, si ce n'était l'impossibilité qui m'en empêchait; mais pour montrer au moins toute la bonne volonté que j'ai de faciliter à l'Angleterre le payement du subside, je serai content, pourvu qu'on me paie présentement jusqu'à la somme de 200 000 livres sterling, dont on pourra renvoyer le payement jusqu'au 1er de décembre. Voilà sur quoi vous arrangerez la réponse que vous ferez au duc de Newcastle de la façon la plus convenable, pour lui faire entrevoir à la fois ma peine et ma bonne volonté au sujet de ceci.

Federic.

Nach dem Concept.


11044. AU LORD-MARÉCHAL D'ÉCOSSE.1

Reich-Hennersdorf, 4 juin 1759.

Je crains bien, mon cher Milord, que vous ne ferez pas grand'- chose dans l'endroit où vous vous trouvez. Selon les nouvelles que je reçois, le roi d'Espagne, sans espérance de se remettre, pourra encore traîner longtemps.2 Le voyage de Lyon3 est absolument de l'invention de la cour de Versailles, et ne contient rien de réel; le roi de Naples a été très fâché de la nouvelle qu'on en a débitée. En un mot, je ne compte pas du tout sur les ressources que je pourrais tirer d'Espagne; ou bien je me soutiendrai moi seul, ou je périrai de la belle mort.

Je crois que, dans peu de jours, notre situation se décidera. Cet homme à toque papale4 sera obligé de prendre un parti, et je ne suppose pas que cela se passe en douceur. Cet évènement influera beaucoup pour la campagne, et donnera la supériorité à l'un ou à l'autre parti. Je me flatte de l'avoir; c'est à l'évènement à en décider.

Adieu, mon cher milord; je vous embrasse.

Federic.

Nach dem Concept. Eigenhändig.


11045. AU-FELD-MARÉCHAL PRINCE FERDINAND DE BRUNSWICK.5

Reich-Hennersdorf, 4 juin 1759.

J'ai eu la satisfaction de recevoir la lettre que Votre Altesse m'a faite du 29 de mai.6 Il faut avouer que vous faites effectivement plus



1 Lord Marschall's Berichte vom 6. und 18. Juni sind ans Madrid datirt. Vergl. S. 30. 119.

2 Vergl. S. 77. 129.

3 Wie es hiess, gedachte Karl von Sicilien, wenn er zur Thronbesteigung nach Spanien reiste, den Weg über Lyon einzuschlagen; was auf die Absicht, Beziehungen mit Frankreich anzuknüpfen, gedeutet werden konnte.

4 Vergl. S. 186. 284.

5 Die Berichte des Prinzen Ferdinand im Monat Juni sind datirt am 11. aus Soest, am 21 und 24. aus Rittberg.

6 Den Bericht, Reke 29. Mai, vergl. bei Westphalen a. a. O. Bd. III, S. 272.