<292> qu'on ne saurait demander de vous et de vos circonstances, et que vous surpassez toute attente. D n'est pas difficile à juger que Votre Altesse sera obligée de faire encore pendant cette guerre bien des marches inutiles; et si le dessein des Français qu'on me marque de La Haye,1 que le sieur de Yorke a confié sous le sceau du secret à quelqu'un, comme si les Français, feignant d'en vouloir à l'Angleterre, avaient le dessein de transporter un corps de troupes sous les ordres de Chevert par mer sur l'Elbe, et qui débarqueraient peut-être en Holstein, est vrai, il ne faudrait pas douter que vous serez obligé de faire encore plus de marches. Vous serez cependant toujours à même, à ce que je crois, de prévenir un tel dessein, en sollicitant d'abord à présent en Angleterre qu'une escadre anglaise empêche un tel transport.

Quant à nous, nous voilà sur le point qu'il faut que les choses rompent; je crois qu'en peu de jours vous entendrez parler de nous. Je n'en saurais vous dire quelque chose de positif, puisque tout est encore en fermentation, mais ce dont je saurais vous assurer, c'est que jusqu'ici nous ne sommes nullement en peine là-dessus.

Federic.2

Nach der Ausfertigung im Kriegsarchiv des Königl. Grossen Generalstabs zu Berlin.


11046. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE FINCKENSTEIN A BERLIN.

Reich-Hennersdorf, 5 juin 1759.

J'ai été bien aise de voir par votre rapport du 2 que vouz avez mis d'abord les fers au feu, touchant les insinuations à faire au baron Münchhausen, en conséquence de ce que je vous ai écrit, le 30 mai.3

Je crois que vous ne sauriez mieux faire que de représenter l'affaire au susdit ministre sous deux faces, savoir.“ sous celle comme le moyen le plus sûr pour parvenir à une prompte et honorable paix, et après comme le moyen pour faire des agrandissements aux États de Hanovre.4 De cette façon-là, je ne doute pas qu'il travaillera de son mieux pour faire goûter au roi d'Angleterre ce que nous désirons à présent, de l'Angleterre avec empressement. J'ose me flatter même qu'à moins que le ministère anglais n'ait, pour ainsi dire, la paix en poche, à quoi il n'y a aucune apparence, il ne se roidira pas contre cette garantie que la Porte demande. Car il ne saurait presque pas manquer que, pourvu que la dernière rompe, nous gagnerons par là la supériorité sur nos ennemis, pour les obliger à une paix avantageuse.



1 Vergl. Nr. 11043.

2 Auf einem Gesuch des Herzogs von Braunschweig-Bevern, ihm wieder ein Commando in der Feldarmee zu übertragen, d. d. Stettin 3. Juni, finden sich die Weisungen [Bleinotizen] zur Antwort: „Er möchte wissen, dass alle Fuissancen die Generals benenneten in ihren Armeen; würde Mir nicht mehr vorschreiben lassen als die andern; würde thun, was beschlossen hätte.“

3 20. Mai. Vergl. Nr. 10969.

4 Vergl. S. 244; Bd. XV, 47. 48; XVI, 348. 349. 377. 398; XVII, 90—92.