<305> se trompe, et j'ose vous assurer que j'ai pris sur toute cette frontière des mesures que je crois presque infaillibles: or il faut que cet homme se détermine pour un projet; les Russes crieraient comme des ogres, s'il demeurait dans l'inaction. Je ne vois point à présent la moindre apparence qu'il veuille tourner vers la Saxe ou la Lusace, et loin de se tourner vers la Haute-Silésie, il en a tiré 14 bataillons du corps de de Ville, qui doivent arriver aujourd'hui à Jaromirz. Cela et toutes les nouvelles qui me viennent par mes espions, me confirment qu'il veut, à quelque prix que ce soit, pénétrer chez nous, et certainement, si cela est, dans les trois premiers jours de son expédition il faut que l'affaire soit décidée.

Je me suis mis 20 livres de plomb au derrière cette année-ci, pour dérouter l'ennemi, en prenant une conduite toute différente des années précédentes; mais Daun en a pour 60 livres, car il me lanterne furieusement.

NB. Fermor n'a que 42000 hommes de troupes réglées, mais 10 000 cosaques.

Je vous communique ci-jointe une lettre1 du prince de Deux-Ponts au commissaire impérial à la Diète de Ratisbonne le baron,2 de Seydewitz.

Federic.

Nach dem eigenhändigen Concept; der letzte Absatz nach der im übrigen chiffrirten Ausfertigung.


11065. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION BARON DE KNYPHAUSEN A LONDRES.

Reich-Hennersdorf, 8 juin 1759.

J'ai reçu les rapports que vous avec le sieur Michell m'[avez] faits du 22 et du 25 du mois passé de mai, dont j'ai été bien aise d'apprendre les nouvelles qu'ils contiennent. Je suis très persuadé que toutes les démonstrations que les Français font pour quelque débarquement en Angleterre3 n'est4 qu'une ostentation toute pure pour empêcher par là qu'il n'en soit fait quelque nouvel envoi des troupes anglaises en Allemagne.

J'applaudis entretemps la sage conduite des ministres anglais qu'ils, sans s'embarrasser de cette ostentation, prennent de bonnes précautions sur tous les cas qui sauraient arriver, et continuent, nonobstant cela, de pousser aux dispositions que le gouvernement a faites pour le cours de la présente campagne, sans en changer aucune.



1 Liegt nicht bei. Wahrscheinlich ist es das aufgefangene Schreiben des Prinzen, d. d. Schweina 21. Mai, an den kaiserl. Commissar Grafen Seydewitz, in dem er erklärte, er werde von den Preussen so bedrängt, dass er nach Schwaben flüchten müsse, wenn nicht durch den österreichischen General Gemmingen eine Diversion von Böhmen nach Sachsen gemacht werde.

2 Seydewitz war seit 1754 Graf.

3 Vergl. S. 290.

4 So; auch im Déchiffré der Ausfertigung.