<31> grande peine : ce sont mes sentiments, qui ne me coûteront aucune contrainte à exprimer.

Adieu, mon cher milord; je vous embrasse. N'oubliez pas un pauvre diable qui, ne croyant pas trop au purgatoire, en éprouve toutes les horreurs dans ce monde-ci.

Federic.

NB. Je dois vous avertir qu'on est à présent en France plus éloigné de la paix que jamais. Le duc de Choiseul est l'esclave de Vienne. On a trop exagéré le mérite de Bernis, lorsqu'il était en faveur;1 on le blâme trop à présent. Il ne méritait ni l'un ni l'autre.

Nach der Ausfertigung. Eigenhändig.


10666. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION BARON DE KNYPHAUSEN ET AU SECRÉTAIRE MICHELL A LONDRES.

Breslau, 19 janvier 1759.

J'ai bien reçu vos rapports du 2 et du 5 de ce mois par [lesquels] j'ai appris avec bien de la satisfaction qu'après les nouvelles instructions que M. de Hardenberg a reçues de sa cour, la négociation du nouveau traité2 s'achemine en sorte qu'on en sache espérer de la voir bien finie et tout conclu, ce que je désire avec empressement d'apprendre bientôt.

Ce que vous accusez touchant le contenu d'une lettre que Sa Majesté Britannique vient de me faire, se trouve bien juste, et je vous avoue que ce qu'on m'y demande aux instances de l'électeur de Bavière, m'embarrasse extrêmement, parceque je dois sûrement regarder la présence du Prince Électoral et de la Princesse à Dresde comme le principal boulevard de cette forteresse,3 et que les instances que l'électeur de Bavière [fait] — qui d'ailleurs m'a déjà indignement trompé par l'offre de neutralité qu'il me fit de son propre mouvement,4 il y a [le] temps que le général Mayr était entré avec quelques troupes dans la Franconie, et qu'il retira d'une façon assez indécente, dès que ledit général Mayr en était ressorti — ne sont sûrement que des finesses des Autrichiens pour retirer le susdit Prince et Princesse de la ville de Dresde, pour n'avoir alors rien plus à ménager à l'égard de la ville de Dresde, dès que l'occasion s'offrira pour l'insulter et pour peut-être s'en emparer.

Quant au mémoire concernant quelques immunités que Sa Majesté Britannique réclame en faveur des bailliages qui lui ont été hypothéquées par la cour de Saxe, je veux bien vous dire préalablement qu'autant que j'en suis informé, on a toujours observé de la part des miens ce ménagement pour ces bailliages, que j'avais ordonné presque dès mon entrée dans la Saxe;5 mais pour en être mieux instruit, j'enverrai



1 Vergl. S. 1. 24.

2 Vergl. S. 3. 4. 29.

3 Vergl. S. 7.

4 Vergl. Bd. XV, 488.

5 Vergl. Bd. XIII, 298. 385. 386. 387.