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11096. AU PRINCE HENRI DE PRUSSE.

[Reich-Hennersdorf, 17 juin 175g.] 1

Chiffre à mon frère Henri!

Si mes souhaits ont quelque influence au Ciel, je souhaite que le prince Ferdinand arrête les Français, sans leur donner bataille; la dernière aventure2 est encore trop enracinée dans les têtes westphaliennes, pour qu'on s'en puisse promettre un bon succès.

Notre homme attend sur Fermor, et ce dernier n'est avancé que jusqu'à Nakel, petite ville en Pologne; on lui a donné un successeur et collègue,3 peut-être l'attend-il pour commencer les opérations. A vous dire le vrai, je ne crois pas que là guerre commencera avant le 25 du mois. On dit ici chez les Autrichiens que Hadik doit aller en Lusace; je vous l'écris, pour qu'en cas que cela soit vrai, vous puissiez prendre vos mesures.

Mandez-moi, je vous prie, où est le prince Ferdinand et dans quels lieux agissent les armées françaises, je n'en sais rien du tout.

Si le projet de Daun le porte sur la Basse-Silésie, le quatrième jour qu'il se sera mis en mouvement, il faut que cela, en vienne à une décision ici, du côté de Friedland ou vers Tannhausen; nous sommes prêts à tout, et je me flatte que, si cela ne traîne pas, que nous en sortirons pour notre honneur ici. Fouqué est alerte de son côté, et de quelque passage que l'ennemi veuille se servir, il nous y trouvera. Je crains la fin de juillet; s'il nous arrive des embarras, ce sera alors; mais il faut penser à lever les difficultés successivement, et à la fin on y réussit quelque fois. Rien n'est détaché jusqu'à présent des armées que j'ai vis-à-vis de moi; si j'apprends quelque chose de positif, non seulement je vous le manderai, mais j'agirai encore en proportion, selon mes forces qui sont comme 2 contre 4.

J'espère que vous avez des nouvelles de Dohna, et qu'il vous écrira tout ce qui se passe là-bas; cela est nécessaire, et il faut une correspondance réglée entre toutes les armées.

[Federic.]

Nach dem Concept. Eigenhändig.


11097. AU FELD-MARÉCHAL PRINCE FERDINAND DE BRUNSWICK.

Reich-Hennersdo rf, 17 juin 1759.

Après ne pas avoir eu depuis quelque temps de vos nouvelles, j'ai été bien aise de recevoir la lettre que Votre Altesse m'a faite du 11 de ce mois.4 Je pénètre assez bien que, dans les circonstances où



1 Das Datum von Cöper zugesetzt.

2 Der Unfall bei Bergen, Vergl. S. 181, 1S4. 203.

3 Vergl. S. 318. 325.

4 Vergl. den Bericht, d. d. Soest 11. Juni, bei Westphalen Bd. III, S. 279. 280. Vergl. auch die folgende Nr. 11098. Prinz Ferdinand hatte geschrieben, dass er dem Feinde entgegengehen und ihm eine Schlacht liefern wolle; er hoffe, bald Hessen zu befreien.