<383>

11169. AU PRINCE HENRI DE PRUSSE.

Au camp de Læhn, 7 juillet 1759.

J'ai reçu votre lettre du 3 de ce mois, et je vous suis très obligé des nouvelles que vous me donnez; elles sont assez conformes à tous1 que j'ai ici. Le maréchal Daun est arrivé hier à Marklissa, où il est encore, aujourd'hui il attend son artillerie; je compte qu'il fera demain un mouvement vers Lauban, et alors j'en ferai un autre.

Autant que je puis prévoir l'avenir, cela en viendra en peu de jours ici à une décision; si nous sommes heureux, comme je m'en flatte, nous culbuterons ces gens-là, les uns après les autres. Ceci une fois bien décidé, les Russes ne la feront pas longue, et, en ce cas-là, quoi qu'il arrive du côté du prince Ferdinand, nous serons en état de lui porter du secours. Je vous donne jusqu'au 14 que nos affaires soient décidées ici; après avoir attendu si longtemps, ce peu de jours ne doit pas impatienter personne, et vous serez instruit à temps de tout ce qui sera passé ici.

En cas que ceci réussisse, Finck pourrait peut-être prendre Zittau et se débiter pour votre avant-garde; je vous prie d'y penser.

Federic.

Nach der Ausfertigung. Der Zusatz eigenhändig.


11170. AU FELD-MARÉCHAL PRINCE FERDINAND DE BRUNSWICK.

Au camp de Lœhn, 7 juillet 1759.

J'ai bien reçu la lettre de Votre Altesse du 1er de ce mois. Mon frère, moi et Dohna sommes si occupés qu'il est impossible, dans le moment présent, de faire la moindre diversion en votre faveur. Il faut que tout cela se décide bientôt ici, aussi bien qu'en Pologne. Nous touchons au moment qui éclaircira tout. Pourvu que nous voyons jour d'un côté, et que j'aie le temps de faire repasser les troupes en Saxe, rien ne sera plus facile que de faire une diversion par la Hesse; mais je ne saurais vous nier qu'il me semble que vous vous retirez trop.

Le roi d'Angleterre s'avise un peu tard de vouloir prendre 10000 hommes à son service; il aurait fallu y travailler l'hiver passé, alors cela en était le temps; pour à présent, avant que le traité de subsides soit conclu et avant que les troupes marchent, vous serez entré dans vos quartiers d'hiver. Je ne crois pas que le roi d'Angleterre aura l'électeur de Bavière, à cause du voisinage des Autrichiens. Les Palatins et les Württembergeois sont trop près de la France et la craignent trop. Le Danemark serait, sans contredit, le meilleur, mais je ne crois pas qu'on les aura. Cependant, cela vaudrait toujours la peine d'être tenté . . .2



1 So.

2 Es folgt die Ernennung eines Lieutenants der schwarzen Husaren zum Rittmeister.