<402> l'ennemi envoie pour assembler des fourrages, et j'attends tranquillement à voir qu'il se détermine dans ses entreprises.

Federic.

Nach der Ausfertigung im Kaiserl. Königl. Kriegsarchiv zu Wien.


11203. AU PRINCE HENRI DE PRUSSE.

Au camp de Schmottseifen, 14 juillet 1759.

Je viens de recevoir dans le moment votre lettre du 11 de ce mois. Il n'y a pas le mot à dire aux choses que vous m'écrivez,1 vous ne devez point vous compromettre avec vos troupes à être exposé à combattre malgré vous, mais, dès que Daun aura mis le pied en Silésie, vous n'aurez plus rien à craindre des détachements de sa part; niais je prévois qu'un détachement de sa part de son armée occupera la Landskrone. Ceci ne pourra pas vous empêcher de tenter sur Gœrlitz, ou si la ville se trouvait trop garnie de troupes, vous pourriez toutefois empêcher les grosses livraisons que les Autrichiens exigent de la Lusace; et si Daun devait être battu de ce côté-ci, peut-être pourriez-vous profiter de ce moment pour rendre la victoire plus complète.

Daun est encore à Marklissa et Laudon à Lauban, ils font des retranchements sur les montagnes qui sont de ce côté-ci du Queiss, qui doivent être achevés aujourd'hui; sans doute qu'ils construiront alors leurs ponts pour passer la rivière. Je ne saurais rien faire, avant qu'ils ne marchent vers le Bober; je crois qu'alors une partie de ceux qui sont à Zittau, occupera la Landskrone; je crois qu'entre Zittau et Gœrlitz il se trouvera peut-être quelque occasion pour enlever et détruire les convois qui viennent de la Bohême. Selon que je puis juger par les arrangements et les manœuvres de l'ennemi, ils ont certainement l'intention de pénétrer ici; il s'agira de quelques jours de patience de plus ou de moins, pour que tout ceci s'éclaircisse.

Vous avez une douzaine d'espions en Saxe. Si vous envoyez quelques-uns, deux ou trois milles derrière l'armée de Daun, vous serez instruit par eux de ce qui se passe plus tôt que par mes lettres qui sont obligées de faire un grand détour, et si quelque bonheur nous arrive, vous serez très à portée d'en profiter en vous approchant de la Neisse; ce que je ne propose qu'en cas qu'un évènement bien décisif soit arrivé de ce côté-ci.

On dit les troupes de l'Empire fondues jusqu'à 6000 hommes, on dit que les Saxons désertent que c'est terrible; quant à ce qui regarde



1 Prinz Heinrich hatte, Plauen 11. Juli, geschrieben, dass er, wenn die Oester reicher unter Gemmingen, Vela und Hadik das Lager bei Zittau beziehen würden, in die Gegend von Bautzen marschiren werde. „Comme le maréchal Daun est très à portée de pouvoir détacher, si je m'avance trop, ainsi je ne puis faire autre chose que de m'assurer exactement de chaque mouvement que je fais“ .