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11211. AU PRINCE HENRI DE PRUSSE.

Au camp de Schmottseifen, 16 juillet 1759.

Votre lettre du 131 m'est bien entrée. J'aurais souhaité que vous fussiez avec vos principales forces du côté de Bautzen, parceque de là vous auriez été bien plus en état de vous opposer aux entreprises de l'ennemi. Selon le dire de tout le monde, Hadik ne peut pas être fort, et, Gemmingen ayant joint les Autrichiens, vous n'avez plus de troupes réglées contre vous. Mais voici le dessein des Autrichiens que j'ai prévu, et qu'ils vont exécuter incessamment: Daun a renforcé Laudon avec 7 à 8000 hommes, et il doit aller à Krossen et de là à Landsberg, pour tomber sur les derrières à Dohna et lui enlever ses magasins. Laudon marchera demain, et je détache ce soir le prince de Württemberg avec 6000 hommes pour marcher à Bunzlau et de là vers Sprottau du côté de Sagan, pour ralentir sa marche, et vous n'avez pas à perdre du temps pour marcher et leur venir à dos. Supposant qu'ils aient passé le Queiss, avant que vous arriviez, vous n'avez qu'à les suivre, pour vous joindre au prince de Württemberg et les tailler totalement en pièces. Le prince de Württemberg a 10 pièces de 12 livres avec lui; si vous en prenez, n'en choisissez que des légères. J'ordonnerai qu'il y ait du pain prêt à Glogau qu'on pourra vous envoyer au devant à l'endroit que vous voudrez. Laudon pourra être le 19 à Sagan, et si vous prenez un détachement de 10000 hommes, parmi lequel je compte le régiment de Kleist-hussards,2 ce nombre sera suffisant, mais il n'y a pas du temps à perdre.

Je suis si pressé de [vous] faire tenir cette lettre que je ne veux point arrêter le chasseur, mais je vous répondrai incessamment, mon cher frère. Adieu.

Federic.

Ceci est un duplicat que je vous envoie à tout hasard, en cas que l'autre s'égare.

Le prince de Salm3 peut aller chez lui sur sa parole, je le lui ai écrit.

Adieu, cher frère, je vous embrasse.

Federic.

Nach der Ausfertigung. Die Zusätze eigenhändig, der erste auf der ersten Ausfertigung, der zweite auf deren Duplicat.


11212. AU PRINCE HENRI DE PRUSSE.

[Au camp de Schmottseifen,] 16 [juillet 1759].4

Mon cher Frère. J'ai plaint Bredow,5 qui était aussi honnête homme que mauvais officier. On dirait que les Autrichiens sont im-



1 Aus Plauen datirt, vergl. S. 375. Anm. 1.

2 Vergl. S. 286.

3 Vergl. S. 233.

4 Unter späteren Papieren aufgefunden.

5 Generalmajor von Bredow war am 12. Juli in Dresden gestorben.