<408>mortels, et qu'il n'y a que nos gens qui meurent. Mes généraux passent l'Achéron au grand galop, et bientôt il ne restera plus personne.

Daun a ouvert la tranchée devant nous la nuit du 11 au 12, il a tiré sa première parallèle de Marklissa à Lauban; ce soir ou demain il prendra ce nouveau poste. Il établit des batteries, comme s'il voulait nous battre en brêche; cela devient fol à force d'être outré. J'ai un camp, je suis sûr qu'il m'envierait bien, s'il le connaissait; j'ai pris tous les bons postes pour moi et ne lui ai laissé que le rebut des terrains défectueux; je ne remuerai point ici qu'à bonnes enseignes. J'ai deux beaux bastions, une courtine, un ravelin, un chemin couvert et un ouvrage extérieur; la nature, par un jeu singulier, s'est complue à faire une place de guerre d'un terrain qui ne devait être qu'un champ labouré. J'ai arpenté tout le terrain d'ici à Lauban, je commence à le connaître assez joliment, et, dans quelques jours, je m'orienterai tout aussi bien ici que dans mon jardin de Sans-Souci.

Je ne vous dis rien de ce que je vous ai marqué dans le grimoire,1 et, selon toutes les apparences, notre correspondance va être interrompue par les troupes que l'ennemi va in[ces]samment placer le long de la2 Queiss.

Il y a apparence que je ferai une sotte campagne, qu'il n'y aura du brillant que pour les détachements, et que les armées se regarderont longtemps au nez les unes les autres.

Je vous prie, mon cher frère, de ne point oublier les absents et d'être persuadé de la parfaite tendresse avec laquelle je suis, mon cher frère, votre fidèle frère et serviteur

Federic.

Nach der Ausfertigung. Eigenhändig.


11213. AN DEN GENERALLIEUTENANT PRINZ FRIEDRICH EUGEN VON WÜRTTEMBERG.

Dürings-Vorwerk. 16. Juli 1759.

Ew. Liebden gebe hierdurch in Nachricht, wie Ich soeben die Nachricht erhalten, dass Daun dem3 Laudon mit 8000 Mann verstärken,4 und dass Laudon Ordre habe, über Sagan gegen Krossen zu marschiren. Ich habe dieserhalb Meinem Bruder, dem Prinz Heinrich geschrieben, ihm auf dem Fusse zu folgen; zu Ew. Liebden aber lasse Ich dem5 Generalmajor von Rebentisch mit seiner Brigade und 10 leichten Canons stossen; darmit werden Dieselben heute Abend gegen dem Zapfenstrich über Löwenberg nach Bunzlau marschiren. Ich werde morgen früh von hier aus Dieselben avertiren lassen, wo Laudon hinmarschiret ist. Es werden Dieselben morgen gegen Abend einen guten Marsch bis gegen Sprottau thun müssen. Sollte sich Laudon links wenden, so müssen Dieselben den Bober cotoyiren und Sich Meister von Guben



1 Nr. 11211.

2 So in der Vorlage.

3 So in der Vorlage.

4 So in der Vorlage.

5 So in der Vorlage.