<434>nons de Magdeburg. Cependant, j'espère encore que les représentations solides et énergiques que le Roi lui a faites réitérativement, le feront revenir de sa faiblesse.

Par surcroît de malheur, le Roi vient d'essuyer de plus grands chagrins encore de la part du général Dohna, qui, par ses pitoyables manœuvres et, pour trancher le mot, son ignorance dans le métier de général, malgré toute sa présomption vaine, n'a pas seulement manqué l'occasion la plus favorable de battre l'armée russe en détail, mais, par sa misérable conduite, fait en sorte que'la belle et leste armée sous ses ordres a été obligée de se retirer honteusement devant l'ennemi, qui la suit, presque insulte, jusqu'à Schwiebus. Grâce à Dieu que le Roi vient d'y remédier, en renvoyant Dohna à Berlin et envoyant le général Wedell à l'armée, comme par commission, représentant le Roi et avec plein pouvoir illimité,1 et qui sûrement remédiera à tout le mal que le peu de savoir-faire de l'autre avait causé, et qui aurait mis le Roi et ses États à deux doigts de leur perte ...

Eichel.

Il est à présumer qu'on remuera bientôt ici, afin que l'armée ennemie ne tâche de se rapprocher de celle de Russie, ce que le Roi permettra difficilement, de sorte qu'il trouvera apparemment l'occasion, si longtemps recherchée de lui, de décider les choses.

Suivant une lettre que M. Mitchell a eue de Keith à Pétersbourg, les Autrichiens y ont tant intrigué que l'impératrice de Russie a mis son armée aux ordres de Daun, au moins de la diriger à son gré.

Nach der Ausfertigung.


11256. AU GÉNÉRAL DE L'INFANTERIE BARON DE LA MOTTE-FOUQUÉ.

Au camp de Schmottseifen, 22 juillet 1759.

J'ai reçu votre lettre du 21 de ce mois. Le mouvement de l'ennemi ne peut tendre qu'à vous faire sortir de votre poste. Leur dessein n'est certainement pas d'aller à Glatz. Mais je crois qu'ils ont intention de se mettre avec toutes leurs troupes entre vous et Schweidnitz ; mais ils en pourraient être la dupe; car si un corps, tant soit peu considérable, de vos troupes se met dans un poste inattaquable sur des hautes montagnes entre Friedland et Grüssau, vous pouvez leur intercepter toute la communication de leurs magasins, et leur armée sans pain sera bien obligée de décamper. Mais avant que de prendre ce parti, il faut voir s'ils n'auraient pas intention de vous attaquer du côté de Hartmannsdorf.2

N'allez point avec des détachements si faibles. Deux bataillons et 300 chevaux,3 cela est trop faible pour entamer une arrière-garde;



1 Vergl S. 423. 424.

2 Nordwestl. von ïrautenau.

3 Fouqué hatte mit dieser Truppenzahl die feindliche Arrièregarde jenseits „Gürtelsdorf“ angreifen wollen, hatte jedoch davon abgestanden, da der Feind zu gut postiret war. [Gürtelsdorf, d. i. Gärtelsdorf, östl. von Liebau.]