<485> bataillons et de la cavalerie pour couvrir Berlin. Il s'est mis en marche d'ici hier et pourra être vers ce soir dans les environs de Fürstenwalde, pour pouvoir se porter en cas de besoin sur Kœpenick. Le Roi vient d'enjoindre tout à l'heure au général-major de Kleist en Poméranie1 de se porter avec son corps sur Berlin pour y attendre ses ordres ultérieurs. Comme il est à présumer que le lieutenant-général de Rochow aura déjà fait partir l'artillerie de nouvelle fonte qui se trouvait à Berlin, pour la mettre en sûreté, Sa Majesté lui ordonne2 en date d'aujourd'hui de la faire transporter à Spandau et de la mettre dans un état mobile, afin que le général-major de Kleist puisse, d'abord après son arrivée aux environs de Berlin, la tirer à lui.

Les Russes se tiennent encore dans leur ancien camp; des déserteurs arrivés ici ne sauraient assez exprimer les pertes qu'eux, aussi bien que les Autrichiens, ont faites à la journée du 12. Ils assurent positivement que les Autrichiens, qui avaient été dans la seconde ligne au nombre de 12000 hommes, n'avaient retiré que 3000 hommes de la bataille. Les Russes doivent eux-mêmes de conseil prémédité avoir pillé leurs propres bagages, désespérant du gain de la bataille.

L.-E.-H. Cœper.

P. S.

Je compte que le général-major de Kleist campe encore dans les environs de Bartow,3 et c'est là que les ordres du Roi lui sont adressés.

Nach der Ausfertigung.


11343. AU MINISTRE D'ETAT COMTE DE FINCKENSTEIN.

Reitwein, 15 août 1759.

Secret! Monsieur. Je me flatte que Votre Excellence aura reçu ma lettre que j'ai eu l'honneur de Lui adresser ce matin. Je ne saurais me refuser plus longtemps la consolation de me découvrir entièrement à Elle sur ce qui se passe ici, d'autant plus que Votre Excellence est le ministre du Roi avec qui je ne dois avoir point de réserve sur ce qui regarde les incidents que les circonstances font naître.

Le Roi livra bataille aux Russes le 12 de ce mois; la nécessité paraissait l'exiger, et fit apparemment passer sur des considérations que la position avantageuse de l'ennemi fournissait pour empêcher d'en venir aux mains avec lui. Presque tout le temps que dura la bataille, faisait espérer que l'avantage se déciderait pour la cause du Roi, lorsque toutà-coup l'opiniâtreté du combat et les postes forts qui restaient à enlever à l'ennemi, firent lâcher le pied aux troupes du Roi, qui, pendant toute l'action, depuis 11 heures et demie du matin jusques à près de 6 heures du soir, s'étaient comportées en vrais héros. On fut donc



1 Vergl. S. 4S2.

2 Liegt nicht vor.

3 Vergl. S. 345. Anm. 2.