<512> les risques que nous avons à courir, égalent les maux soufferts. Vous jugerez dans cette situation combien la paix nous est désirable, mais nous ne pouvons l'avoir bonne que par l'Angleterre. Je mets toute ma confiance dans le sieur Pitt, et je me flatte que, [vu] les grands avantages que les Anglais ont cette année-ci, il pourra peut-être y avoir des propositions qui pourront mener à la paix. Il n'y a rien de plus incertain que notre sort pendant cette campagne. Supposé même que nous nous soutenions, la gageure sera insoutenable l'année qui vient. Travaillez en bon citoyen pour voir s'il n'y aura pas moyen de lier quelque négociation entre les Anglais et les Français. Comme je me flatte que les Anglais auront, en peu, de bonnes nouvelles de l'Amérique, ce serait là le moment favorable où les Anglais pourraient donner la loi. Le nombre des ennemis est accablant; mes troupes qui se battent et fondent tous les jours, s'empirent à vue d'ceil Si la prépondérance des Anglais et les grands avantages qu'ils ont sur nos ennemis, étaient dirigés à notre soutien par les vues honnêtes et désintéressées du sieur Pitt, ce serait, je crois, un moyen infaillible de nous sauver d'une chute certaine.

Ne prenez point ceci pour des phrases, mais pour un portrait vrai de la malheureuse situation où mon pays et moi nous nous trouvons. Comme je n'ai point de chiffre ici, je n'ai point pu signer la lettre, mais j'ai ordonné au comte de Finckenstein de vous l'envoyer telle que vous la recevrez.1

[Federic.]

Nach dem Concept.


11396. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE FINCKENSTEIN A MAGDEBURG.

Waldow, 2 septembre 1759.

J'ai reçu votre dépêche du 30 d'août dernier. Ne craignez rien pour Wunsch. Il exécutera tout ce qui sera possible avec le monde qu'il a.

Depuis que les Français ont quitté la Hesse, que le prince Ferdinand est à Marburg,2 et qu'il les pousse du côté de Frankfurt, il n'y a plus rien à appréhender cette année de leur part, et quoi que ledit prince fasse, il ne pourra pas les rejeter au delà du Main. Il craint qu'en détachant3 sa campagne n'en soit moins brillante, mais en lui donnant des appréhensions pour le Brunswick, on l'obligera de faire un détachement, quelque petit qu'il soit.

L'ennemi occupe Peitz, ce qui m'embarrasse un peu; mais mes inquiétudes sont moindres que celles que j'ai eues, il y a huit jours. Les affaires en Silésie sont à peu près les mêmes que je les ai laissées.



1 Knyphausen erhielt den Cabinetserlass in Form eines chiftrirten Ministerialrescripts, d. d. Magdeburg 1. September.

2 Marburg capitulirte erst am 11. September.

3 Vergl. S. 504.