<573> et de Baunau. Nous passâmes la nuit au bivac; l'ennemi resta sous les armes et fit divers mouvements contraires, qui nous firent juger que son intention était ou bien de nous attaquer, ou bien que ses mouvements provenaient d'un dérangement dans ses projets. Nous occupions effectivement une partie du camp qu'il avait voulu prendre, et le lendemain les généraux vinrent reconnaître notre position. Soit qu'ils n'eussent point d'ordre pour nous attaquer, ou qu'ils jugeassent notre position trop avantageuse, ils se retirèrent à petit bruit, et vers le midi on vit qu'ils commençaient à tendre leurs tentes.

Le 25, nous fûmes joints par quelques renforts. Les ennemis firent des ponts sur l'Oder à Carolath, et sur un courrier que les généraux ont eu du maréchal Daun le 27 ou le 28, ils se préparèrent à passer l'Oder. Leur pont fut construit auprès de Carolath. Leurs premières troupes le passèrent le 28. Comme j'eus quelque vent de leur manœuvre, je me mis le premier de ce mois en campagne avec une vingtaine d'escadrons et quelques bataillons, pour harceler leur arrièregarde. On trouva leur nid tout chaud. Nous arrivâmes à leur pont, après une heure que les derniers l'avaient passé, et nos avantages se réduisirent à faire quelques prisonniers.

Nous sommes marchés hier avec l'armée ici à Glogau. J'ai fait passer l'Oder à un corps considérable, pour observer l'ennemi. Laudon est campé sur la terre de Goltz à Kutlow,1 l'aile gauche vers la Pologne ; les Russes à Billuba.2 Bs ont envoyé, tant Autrichiens que Russes, leurs équipages en Pologne. Laudon couvre leur marche. Dès qu'il les aura éconduits, il prendra sa marche le long des frontières de la Silésie, à dessein de retourner par Oppeln et Ratibor en Moravie.

Vous serez sans doute informé des avantages que Finck a eus sur l'armée de l'Empire et sur Hadik,3 et de la capture que mon frère a faite du général Vela et de tous ses pandours.4 Je crois que notre correspondance deviendra moins gênée dans la suite, et qu'ainsi nous pourrons nous donner des nouvelles sans tant d'inconvénients.

Je pense que ces détails vous feront du plaisir.

Federic.

Nach der Avisfertigung.


11509. AN DEN GENERAL DER INFANTERIE BARON DE LA MOTTE-FOUQUÉ.5

Zerbau bei Glogau, 3. October 1759.

Ich habe Euern Bericht vom 2. dieses erhalten, und will Ich Euch des Feindes ganzes Dessein expliciren. Laudon decket der Russen Marsch. Sowie die Russen weg sein werden, so wird er längs der schlesischen Grenze gehen wollen, bis gegen Oppeln oder Ratibor, um



1 Kuttlau, nordnordwestl. von Glogau.

2 Bilawe, nordwestl. von Glogau.

3 Vergl. S. 566.

4 Vergl. Nr. 11506.

5 Fouqué befand sich nach seinen Berichten im Monat October vom 1. bis 27. in Landshut.