<593>

11534. AU MINISTRE DE LA GRANDE-BRETAGNE MITCHELL A STREHLA.1

Mitchell übersendet, Strehla 8. October, den folgenden Auszug aus einem Berichte des englischen Gesandten Keith an den Minister Holdernesse, d. d. Petersburg 4. September:

„Samedi passé,2 j'ai vu le Chancelier3 pour la première fois depuis leur victoire, et comme notre entretien tombait naturellement sur ce sujet, il en parlait véritablement avec beaucoup de modestie et disait qu'assez de sang avait été répandu; qu'il était temps de penser à la paix, et qu'il était persuadé que, si Sa Majesté Prussienne jugerait à propos de s'adresser à présent à l'Impératrice, il la trouverait très bien disposée envers lui. Pendant la conversation, le Chancelier se plaignit que le roi de Prusse paraissait avoir une haine particulière contre eux, qu'il leur avait témoigné du mépris et que c'était très remarquable que, depuis le commencement de la guerre jusqu'à présent, Sa Majesté Prussienne n'avait jamais fait les moindres avances d'aucune espèce à leur cour.

J'ai répondu à ceci que je ne comprenais pas bien ce qu'il voulait dire par des avances, mais qu'il ne pouvait pas avoir oublié ce que je lui ai si souvent répété, savoir que le roi de Prusse était toujours prêt, et l'était certainement encore, de faire sa paix particulière avec l'impératrice de Russie, mais que c'était tout ce qu'on pouvait attendre de lui, vu la haine invétérée qu'on avait fait paraître contre lui; que Sa Majesté Prussienne méprisait nullement la Russie; qu'il l'avait toujours envisagée comme la plus puissante de tous ses ennemis et d'où, par conséquent, le plus grand danger était à craindre, et par rapport à la haine dont le Chancelier parlait, je ne pouvais que lui faire remarquer que, si de côté et d'autre il en avait paru, c'était du leur contre le roi de Prusse; car sans la moindre provocation ils l'ont attaqué dans ses propres Etats pendant trois ans de suite, et qu'à cette dernière occasion ils étaient approchés si près de Berlin que ce Prince s'est vu obligé de leur livrer bataille pour défendre sa capitale, et l'avait perdue. Que par là les armes de la Russie avaient acquis une gloire immortelle; mais que je doutais si, par quelque avantage réel, ils seraient dédommagés pour la dépense d'argent et la perte des hommes qu'ils avaient faites par cette guerre sanglante qu'ils poussaient avec plus de vigueur et d'animosité que les Autrichiens, qui les avaient abandonnés de combattre seuls pour eux; car, excepté le petit corps autrichien présent à la dernière affaire, ils n'avaient jamais vu un régiment de l'Impératrice-Reine depuis le commencement de la guerre. A l'égard du discours du comte Woronzow où il fait mention des bonnes dispositions de l'impératrice de Russie envers Sa Majesté le roi de Prusse, en cas qu'il s'adresserait à présent à Sa Majesté, je n'ai pas fait semblant de le remarquer, quoiqu'il le répétait plus d'une fois pendant le cours de notre conversation.“

Sophienthal, 13 octobre 1759.

Je vous suis bien obligé, mon cher M. Mitchell, de la peine que vous avez bien voulu prendre de me communiquer, à la suite de votre lettre du 8 de ce mois, la pièce que vous avez trouvé à propos d'y joindre. Vous trouverez ci-jointe ma réponse.4

Cette campagne a été bien rude. Je n'ai pas cru que nous serions



1 Mitchell befand sich seit der Abreise des Königs von Schmottseifen in der Umgebung des Prinzen Heinrich.

2 1. September.

3 Woronzow.

4 Vergl. Nr. 11535.