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11537. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE FINCKENSTEIN A MAGDEBURG.

Sophienthal, 14 octobre 1759.

Der König bestätigt den Empfang des Berichts vom 10. October und weist den Minister an, in seinen Berichten etwas weniger weitschweifig zu sein, „parceque cela fait perdre du temps à répondre“ .

Je n'ai jamais compté avec certitude sur la diversion des Turcs,1 mais j'ai essayé de tous les côtés à me procurer des secours pour améliorer ma situation. Tant que nous ne sommes pas sûrs de la paix, il ne faut pas négliger les moyens qui peuvent nous aider à soutenir la guerre. Si une fois les Anglais ont pris Québec, je crois qu'ils pourront forcer la France à faire la paix; mais qui vous dit que les Autrichiens et les Russes la feront en même temps? Il y a bien du casuel dans notre situation, et il ne faut se flatter de rien, avant qu'on n'en soit sûr. Il faut premièrement attendre la fin de la campagne, voir jusqu'à quel point nous pourrons réparer notre perte, et ce sera alors que nous pourrons pprter un jugement solide sur ce que nous aurons à craindre ou à espérer.

Les lettres que le duc de Brunswick m'envoie,2 sont d'un maudit déserteur qui a la cervelle brûlée, et qui m'écrit tout plein de sottises qui ne valent point le port de lettre.

Nous sommes encore ici dans la même situation : l'armée des Russes et des Autrichiens à Guhrau, et moi avec mon armée entre Kœben et Huenern. Dès qu'il arrivera quelque changement, vous en serez instruit.

Federic.

Nach der Ausfertigung.


11538. AU FELD-MARÉCHAL PRINCE FERDINAND DE BRUNSWICK.

Sophienthal, 17 octobre 1759.

La lettre de Votre Altesse du 11 de ce mois m'est bien entrée. Ne me félicitez pas encore sur ma situation, parcequ'il ne faut porter de jugement sur cette campagne que quand elle sera achevée.

Quant à ce qui regarde Votre Altesse, je n'ai aucun doute qu'Elle ne réussisse; de la manière que je vois que vous vous y prenez, [un] peu3 plus tôt ou plus tard vous parviendrez à votre but.



1 Finckenstein äusserte in seinem Bericht, auf Grund einer Relation von Rexin vom 25. Juli, es sei wenig oder gar keine Aussicht vorhanden, „que les Turcs voudront faire quelque chose de réel“ .

2 Finckenstein hatte von dem Herzoge von Braunschweig Briefe zur Uebersendung an den König erhalten, die vom Könige eigenhändig erbrochen werden sollten, und die dem Herzoge durch den Markgrafen von Baireuth zugekommen waren.

3 Vorlage: autre peu.