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11542. AU PRINCE HENRI DE PRUSSE.

Sophienthal, 19 octobre 1759.

Nous sommes ici dans la même position où nous avons été. L'ennemi se prépare à partir. Je crois que ce sera à peu près le 21.1 Les Russes retourneront à Thorn, et Laudon longera la Basse-Silésie. Son intérêt est de passer du côté d'Oppeln. Il y a 7 bataillons du côté de Freudenthal,2 et le prince Liechtenstein a fait préparer un train d'artillerie à Olmütz; ceci m'oblige à prendre des mesures pour la Haute-Silésie et d'empêcher l'ennemi de faire quelque entreprise qui pourrait déranger les projets que je me propose d'exécuter. Je m'arrangerai donc de façon à laisser un corps de 18 bataillons complets d'infanterie, avec tout ce qu'il leur faut, 20 escadrons de cavalerie et 20 de hussards sous les ordres de Fouqué en Haute-Silésie, et je compte ce corps suffisant pour tenir Monsieur Laudon en respect.3

Je marcherai avec 18 bataillons, 15 escadrons de cavalerie et les hussards de Kleist sur Gœrlitz et Bautzen, et je verrai si je pourrai parvenir jusqu'aux environs de Dresde. Comme je suis obligé de prévoir tout ce qui pourrait arriver, je suppose que Daun voudra repasser l'Elbe à Dresde, soit avec toute son armée, soit avec un détachement: ce qui serait trop supérieur pour mes forces, et ce qui me mettrait dans un grand embarras, si nous n'avons point de connexion ensemble, et que.le chemin de Torgau est trop long.

Je vous enverrai, en partant d'ici, 16 pontons, escortés par un bataillon d'infanterie que je ferai marcher par Sagan, Sorau, Forst, Kottbus tout droit le chemin de Torgau. 24 pontons que vous avez, et 16 font 40; cela, avec l'aide de quelques bateaux, sera suffisant pour faire un pont; et comme vos opérations vous doivent conduire à remonter l'Elbe, ce pont pourra s'établir sur votre gauche dans tous les lieux où vous camperez. J'espère que vous aurez pensé à 10 ou 12 mortiers, pour les faire venir de Magdeburg,4 afin qu'après la retraite de Daun on puisse promptement finir avec Dresde.

Depuis deux jours, j'ai pris la chiragre à la main gauche, ce qu m'accommode très mal. Je vous souhaite bonheur et santé.

Federic.

Nach der Ausfertigung. Der Zusatz eigenhändig.


11543. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE FINCKENSTEIN A MAGDEBURG.

Sophienthal, 19 octobre 1759.

Auf das Schreiben des Ministers vom 15. October hin, in welchem dieser dem König den Bericht des englischen Gesandten Keith, d. d. Petersburg 4. September,5 mit-



1 In ähnlicher Weise lässt der König am 19. an Fouqué schreiben. Eigenhändig fügt er hinzu: „J'ai pris, mon cher, la goutte dans la main gauche; cela me vient mal à mon aise; mais cela ne m'empêchera pas d'agir dans l'occasion.“ [Wien. Kriegsarchiv.]

2 Westl. von Troppau.

3 Vergl. S. 580. 58t. 585. 586. 597.

4 Vergl. S. 582.

5 Vergl. Nr. 11534.