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11553. AU PRINCE HENRI DE PRUSSE.

Kœben, 28 octobre 1759.

Je dois vous marquer par celle-ci que le 30 de ce mois la tête du corps de Hülsen sera à Muskau, le 3 de novembre tout le corps sera à Spremberg, ayant déjà des postes avancés le 4 à Ruhland, le 5 à Liebenwerda et à Warmbrunn,1 de sorte que, si vous jugez à propos de les faire marcher du côté de Meissen ou du côté de Dresde, vous en serez toujours le maître. Si vous voulez les attirer à vous, ils n'auront de là qu'une marche pour vous joindre.

Ma fièvre commence à diminuer. Je suis à la vérité encore très faible, mais, pour peu que mes forces me le permettent, ma fidélité pour l'État l'emportera sur toute autre considération, et je m'arrange d'avance de façon à pouvoir me rendre en Saxe. Comme il y a encore du casuel en tout cela, je ne puis rien dire de positif là-dessus, et je me réserve à vous écrire ce que je pourrai faire, et comment j'arrangerai ma petite marche.

Ayez la bonté de féliciter M. Mitchell de tout mon cœur de la bataille que les Anglais ont gagnée en Amérique, et de la prise de Québec.2 A présent les Français seront obligés de faire la paix comme le roi d'Angleterre la voudra.

Federic.

Je suis un peu mieux, mais pas encore sans fièvre.

Nach dem Concept. Der Zusatz eigenhändig auf der im übrigen fast ganz chiffrirten Ausfertigung.


11554. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE FINCKENSTEIN A MAGDEBURG.

Kœben, 28 octobre 1759.

J'ai reçu vos dépêches du 18 et du 23 de ce mois, et je vous remercie de l'agréable et bonne nouvelle que vous me donnez. La prise de Québec est, selon moi, un coup décisif pour la présente guerre, et qui, selon toutes les apparences, aura de grandes et d'heureuses suites.

Ce que vous me dites de la maladie du landgrave de Cassel et des mauvaises dispositions de son fils,3 sont des choses dont je suis pleinement convaincu; mais c'est le remède qu'il fallait trouver, et en quoi consisteront les mesures que je dois prendre avec l'Angleterre, au cas que le Landgrave vînt à mourir. C'est dont vous ne dites rien. On pourra en écrire à Knyphausen, mais il me paraît que, l'armée des alliés étant à présent entièrement en possession du pays de Hesse, que ce



1 Verschrieben für Warmbrück, d. i. Wahrenbrück.

2 Die Engländer hatten am 13. September bei Quebec gesiegt, am 18. die Stadt eingenommen.

3 Der hessen-casselsche General Donop hatte Finckenstein gebeten dem König mitzutheilen, dass für den Fall des Todes des Landgrafen jetzt mehr denn je zu befürchten sei, der Erbprinz möchte blindlings auf die Absichten der Höfe von Wien und Versailles eingehen.