<656> le 20 par un ennemi fort supérieur, au lieu de se replier sur Freiberg,1 comme il devait le faire dans ce cas, a malheureusement pris le parti de se retirer vers la petite ville de Dohna, où, ayant été enveloppé de tous côtés par l'armée ennemie, il se vit obligé, après s'être défendu au possible, de mettre bas les armes et de se rendre prisonnier de guerre. Voilà du malheur dont le hasard n'en fait essuyer qu'à moi seul. J'ignore encore le vrai détail de cette malheureuse affaire, mais c'est au moins ce que j'en ai appris par les bruits qui en courent. Vous tâcherez de pallier au public ce désastre le mieux que vous pourrez.

Cependant, tous les avis nous disent que, nonobstant cela, le maréchal Daun, faute de vivres et de subsistance, marchera encore au premier jour en Bohême, l'on croit même qu'il abandonnera Dresde, ce qu'il faut que j'attende ici; car, dans le cas qu'il ne voudrait pas la quitter de son propre gré, il faut que [je] la prenne de force, avant que de finir cette campagne.

Tout ce que je vous ai prédit l'année passée à Dresde,2 ne s'accomplit malheureusement que de reste. Je lutte, cependant, toujours contre ma mauvaise fortune; le malheur ne m'abat pas, mais il m'impatiente à la fin, car en vérité c'en est trop; peut-être que la démarche précipitée de la cour de Londres3 pourra nous devenir favorable dans ces circonstances. Adieu.

Federic.

Nach der Ausfertigung. Der Zusatz eigenhändig.


11618. AN DEN ETATSMINISTER GRAF FINCKENSTEIN.

Wilsdruff, 22. November 1759.

Die vorgestern hier arrivirte ganz besondere Fatalité, davon das ohnangenehmste noch mit ist, dass man bis diese Stunde nichts zuverlässig erfahren kann, wie solche arriviren mögen und was dazu Anlass geben können, noch was dabei vorgefallen ist, sondern nur lediglich Angaben von einigen Bauersleuten, Marquetenders und dergleichen hat, diese betrübte Fatalité, sage ich, und die noch zur Zeit bleibende Ungewissheit, wenn und wie eigentlich die Campagne sich noch endigen möchte, haben mich bewogen, auf einige mehrere Sicherheit meiner Papiere zu gedenken, wozu es mir ohnedem an dem gehörigen Gelass zu fehlen anfanget. Daher mir die Freiheit nehme, solche an Ew. Excellenz in beikommender versiegelten Brieftasche zu adressiren, mit ganz gehorsamster Bitte, die darin befindliche Paquets ohnschwer zu denen



1 Auf einem Berichte von Hülsen (vergl. S. 620. Anm. 1), d. d. Reichstädt bei Dippoldiswalde 21. November 1759, finden sich die Weisungen für die Antwort: „Muss gegen Freiberg und so hierwärts hinziehen. Nicht anders drauf! Ist gross Unglück und fast ohnerhört, aber nicht Meine Schuld.“

2 Vergl. S. 543 und Bd. XVII, 474.

3 Vergl. S. 632. 633.