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11687. AU PRINCE HÉRÉDITAIRE DE BRUNSWICK.

Freiberg, 19 décembre 1759.

Je viens de recevoir la lettre du 15 que vous m'avez faite, dont j'ai été fort aise par vous savoir avancé déjà si proche de nous.1 Ce que vous trouverez peut-être de l'ennemi sur votre route, c'est, à ce qu'on dit, le général Luzinsky,2 qui a 1500 hommes de troupes sous ses ordres; on le dit à Gera et aux environs, mais je ne doute point qu'il ne se retirera à votre approche. Je crois que, si vous établirez vos fours à Chemnitz, que vous le ferez avec plus d'aisance et de commodité qu'à Gera.

L'effet qu'opérera votre approche sur l'ennemi, ne se fera sentir plus tôt que quand vous serez arrivé aux environs de Chemnitz, par la raison que M. de Daun jugera alors que vous n'êtes pas venu gratuitement, et qu'on ait intention ou de lui faire une diversion par le Passberg dans la Bohême à Saatz, où il a son magasin, ou que l'on veut attaquer son quartier de Dippoldiswalde.3 L'un ou l'autre doit lui donner de grandes considérations, et je crois qu'il sera obligé de se replier sur la Bohême.

Je ne manquerai pas de vous avertir de tout ce qui se passe ici, et je n'aurai rien plus à cœur que de vous épargner les fatigues des marches, pour autant que je puis faire avec assurance.

Dès que je vous saurai arrivé à Gera, je ne manquerai pas de vous envoyer quelque officier4 pour vous porter de nos nouvelles. Mais ce que je vous conseille, c'est de prendre quelque autre chemin de Gera à Chemnitz que par les montagnes, qui embarrasserait fort le charriage de vos canons et de vos bagages, au lieu que si vous prenez la route par la plaine, tout vous sera plus facile.

J'attends avec impatience le moment où j'aurai la satisfaction extrême de vous assurer de bouche de la parfaite estime avec laquelle je suis etc.

Federic.

Nach dem Concept.


11688. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE FINCKENSTEIN A BERLIN.

Freiberg, 19 décembre 1759.

Afin que vous continuiez d'être informé de la situation où je me trouve ici et des mesures que je médite, vous saurez que j'attends au premier jour les troupes que le prince Ferdinand de Brunswick a détachées de l'armée alliée, sous les ordres du prince héréditaire de Brunswick, et qu'alors je tenterai fortune en attaquant quelque poste ennemi, afin de le resserrer de façon qu'il se trouve obligé de quitter la Saxe



1 Der Prinz hatte aus Wanfried geschrieben. Vergl. S. 700, Anm. 1.

2 Vergl. S. 700.

3 Vergl. S. 698.

4 Vergl. S. 708.