<708> la nécessité de faire transporter non seulement leur farine, mais encore 40 000 rations en foin, en paille et en avoine, des bestiaux, des légumes, du vin, de l'eau de vie et jusqu'au sel même de la Bohême. Les passages difficiles et montagneux, joint à l'abondance des neiges qui sont tombées, rendent les transports de ces vivres de jour en jour plus difficiles et font que les Autrichiens ne peuvent compter que de deux jours de subsistance en trois.

Cette situation gênée est seule suffisante pour songer de retourner en Bohême. Mais ces gens ne sont pas accoutumés de faire les choses de bonne grâce, et ils veulent qu'on leur fasse violence. Je ne suis pas si fort, pour la leur faire actuellement; mais dès que vous serez arrivé à Chemnitz, je suis presque persuadé qu'ils se retireront par les raisons suivantes :

Premièrement, par la jalousie que je pourrai leur donner de faire entrer un gros corps en Bohême et de leur ruiner le magasin de Saatz, qui est très important.

En second lieu : s'ils donnent dans ce panneau et qu'ils envoient un détachement en Bohême, il sera très facile de nous joindre ici et de nous porter avec des forces supérieures sur un corps d'environ 12000 hommes qu'ils ont du côté de Dippoldiswalde. Mais du caractère dont je connais le maréchal Daun, il ne voudra jamais exposer son armée à un si grand risque, et qui pourrait mener à une défaite générale de l'armée autrichienne; ainsi je suis persuadé qu'il ne tardera pas à se replier sur la Bohême, aussitôt que vous vous avancerez vers Chemnitz. Ce qui me confirme dans cette opinion, c'est qu'il vient de faire ferrer ses chevaux d'artillerie, et qu'on rassemble dans toute la contrée qu'il occupe, le peu de chevaux qui restent dans les villages, pour conduire les bagages des officiers, et que les avis de Dresde même disent que l'ennemi n'attend que la confirmation de la certitude de notre jonction, pour s'en aller.

Schulenburg1 est instruit de toutes nos circonstances et des détails, pour vous donner sur cette matière tous les éclaircissements que vous sauriez désirer. Je compte qu'il vous aura joint demain après-midi à Gera. Il me tarde d'avoir le plaisir de vous embrasser, pour vous assurer moi-même des sentiments d'estime et d'affection avec lesquels je suis etc.

Federic.

Nach dem Concept.


11691. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE FINCKENSTEIN A BERLIN.

Finckenstein berichtet, Berlin 17. December, er habe, zuerst durch den schwedischen Baron Wrangel (vergl. S. 538), dann genauer noch durch den preussischen Residenten Hecht in Hamburg Mittheilung erhalten über Depeschen des Petersburger



1 Der dem Prinzen entgegengesandte Flügeladjutant des Königs.