10695. AU FELD-MARÉCHAL PRINCE FERDINAND DE BRUNSWICK.

Breslau, 28 janvier 1759.

La lettre que Votre Altesse m'a faite du 20 de ce mois, m'a été fidèlement rendue, et c'est un cas assez heureux pour moi que nos ennemis ne savent pas encore se décider sur leur plan d'opérations pour la campagne prochaine, puisque cela me donne le temps d'achever tous les arrangements qu'il me faut, et dont vous ne sauriez vous guère représenter combien j'en suis surchargé et accablé, afin de tout mettre en ordre. Je voudrais bien parier que les armées sous Contades et sous Soubise, toutes deux prises ensemble, n'iront pas le printemps qui vient au delà du nombre de 100 000 hommes.

Je suis sur le point de faire un voyage à rencontre de mon frère Henri51-2 à un rendez-vous que je lui donnerai à moitié chemin, afin de lui parler de nos affaires en Saxe et pour concerter si nous ne pourrons pas tenter quelque entreprise toute à l'imprévu sur l'ennemi du côté de Gotha et d'Erfurt.51-3 J'en veux bien vous avertir d'avance, mais vous supplie bien de n'en vouloir pas parler mot à âme qui vive, puisque le succès en dépendra absolument du secret qu'on ménagera sur l'entreprise; mon frère Henri en correspondra avec vous. Le prince d'Ysenburg nous pourra en quelque façon être en aide, et un heureux succès lui sera aussi utile qu'à nous, arrêtera l'ennemi, pour ne pas pouvoir faire sitôt de nouveaux progrès, et fera gagner du temps à nous tous.

Federic.

Nach dem Concept.



51-2 Vergl. auch im Nachtrag das Schreiben „ce 25“ .

51-3 Vergl. S. 43.