10698. AU FELD-MARÉCHAL PRINCE FERDINAND DE BRUNSWICK.

Breslau, 31 janvier 1759.

Mes gens en Saxe ayant intercepté une lettre qu'un des officiers saxons auprès de l'armée française vient d'écrire à un homme de qualité, son ami, je n'ai pas voulu manquer de la communiquer à Votre Altesse, parceque son contenu m'a paru mériter quelque attention, et qu'elle confirme assez ce que j'ai présumé. La voici de mot en mot:

„A Katzenelnbogen54-1 ce 14 janvier.

„Quoique vous me marquiez dans votre lettre que vous n'espérez pas de longtemps de me voir, j'espère avoir cet honneur-là la campagne prochaine sûrement, car le plan est qu'à la sortie des quartiers d'hiver nous marcherons avec l'armée du prince de Soubise, de même que nos 4 régiments de dragons et 2000 pandours, qui fera en tout une armée de 40 000 hommes, droit en Saxe; et soyez assuré que nous aimons trop les intérêts de notre maître pour que nous perdions tous plutôt notre vie, ou nous délivrerons la Saxe de l'ennemi. Nous attendons avec impatience qu'on entre en campagne.“

Federic.

P. S.

L'affaire touchant mon artillerie que vous avez autrefois fait venir de Tœnning contre une évaluation en argent selon un certain prix,54-2 n'étant pas encore réglée ni l'argent payé, j'ai bien voulu en faire souvenir Votre Altesse, pour qu'Elle ait soin à ce que cette affaire soit finie, d'autant que vous savez que je ne suis pas à présent dans une opulence d'argent.

Comme j'ai chargé mon lieutenant-colonel de Collignon de faire bon nombre de recrues pour mon armée dans quelques contrées de l'Empire, je le recommande avec instance à la protection de Votre Altesse, dans le cas qu'il en aura besoin. Si, d'ailleurs, vous voudrez l'aider en quelque façon, afin qu'il [eût] bientôt son nombre de recrues complet, j'en aurai une obligation très particulière à Votre Altesse de l'amitié qu'Elle me marquerait par là.

Nach dem Concept.

<55>

54-1 Südöstl. von Nassau.

54-2 Vergl. Bd. XVI, 168. An Finckenstein ergeht am 21. der Befehl, den preussischen Residenten Hecht in Hamburg anzuweisen, dass die in Tönning etwa noch befindlichen Geschütze nach Magdeburg geschafft werden sollten; der Transport könne völlig zu Wasser geschehen „pendant un hiver aussi doux que celui que nous avons“ .