10794. AU GÉNÉRAL DE L'INFANTERIE BARON DE LA MOTTE-FOUQUÉ.

Schweidnitz, 23 mars 1759.

Je reçois votre lettre, mon cher, ici où je suis tout seul sans secrétaire ni personne. Pour ce qui concerne vos aides de camp, ils dépendent de votre choix, et l'avancement de même.

Pour ce qui est des mouvements de l'ennemi, vous avez déjà le régiment de Bornstedt, dont vous pourrez disposer; et dès que je serai arrivé demain à mon quartier, j'enverrai encore ordre à quelques bataillons de vous joindre, et, à mesure que je saurai le nombre de l'ennemi, je proportionnerai votre corps, de sorte que l'armée autrichienne ne sera qu'un tiers plus forte que la vôtre ; voilà comme nous serons tous. Et pour ce qui est de la cavalerie, je n'en peux rien décider encore, avant d'avoir parlé à Zieten, qui vient de Landshut, et qui pourra me dire ce qu'il y a dans ce voisinage; dès que je lui aurai parlé, vous recevrez une lettre plus détaillée de ma part.

Si vous voulez vous mettre derrière la Hotzenplotz, je n'y trouve rien à redire, d'autant plus que vous êtes toujours maître de la repasser, quand vous le jugerez à propos, quoique je parie bien que d'ici à trois semaines l'ennemi ne pourra pas ouvrir la campagne ; 4e plus, je soupçonne fort que ses premières opérations se feront en Thuringe et en Saxe.

Adieu, mon cher, je vous embrasse de tout mon cœur.

Federic.

Nach der Ausfertigung im Kaiserl. Königl. Kriegsarchiv zu Wien. Eigenhändig.