10879. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION BARON DE KNYPHAUSEN A LONDRES.

Landshut, 17 avril 1759.

J'ai reçu votre dépêche du 30 mars avec les lettres que vous m'avez faites du 3 de ce mois. Quant au mémoire que le comte de Bothmar, concernant certaines ouvertures de paix faites par le canal de la cour de Copenhague,175-3 vient de présenter aux ministres d'Angleterre, il ne coûte guère de la peine pour pénétrer toutes les circonstances de cette affaire, qui naturellement ne sont d'autres sinon que le comte de Bernis, après son élévation à la dignité de cardinal,175-4 a désiré le rétablissement de la paix, et qu'ayant cru la cour de Danemark la plus convenable pour en faire faire des ouvertures à l'Angleterre, mais qu'avant que cette affaire a pu prendre fond, sa disgrâce et son éloignement du ministère étant survenus, son successeur175-5 a cru pouvoir impunément planter là le Danemark, et, poussé apparemment par le parti autrichien, lui a donné un haut démenti.175-6

Voilà sans doute toute l'histoire de cette affaire, à laquelle peut-être la cour de Danemark s'est prêtée avec un peu trop de facilité. D'ailleurs, si je présume juste, je crois que ni les Russes, ni les Autrichiens voudront avoir le Danemark pour médiateur de paix, comme une puissance qui ne saura donner assez de poids à sa médiation.

Je suis, au surplus, un peu en peine de ce qu'on ne reçoit point de nouvelles sûres en Angleterre sur les affaires d'Amérique, ce qui [ne] me paraît pas d'être de bon augure.

Federic.

Dans peu, vous aurez de nos nouvelles.

Nach dem Concept. Der Zusatz eigenhändig auf der Ausfertigung.

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175-3 Vergl. Bd. XVII, 374. 407,

175-4 2. October 1758.

175-5 Choiseul. Vergl. S. 31. 145.

175-6 Vergl. Nr. 10880.