10914. RELATION.199-6

Relation de ce qui s'est passé à l'expédition du prince Henri de Prusse en Bohême.

Le Prince arriva avec son corps de troupes, le 15 d'avril, au camp de Nollendorf; les hauteurs derrière Peterswalde étaient occupées par<200> 1000 hommes de pandours et infanterie hongroise postés derrière un abatis considérable. Après que les bataillons francs les eurent chassés, et qu'on eut fait 40 prisonniers, l'avant-garde se partagea. Une partie arriva le même soir à Aussig et l'autre à Teplitz On détruisit à Aussig le dépôt de farine et de fourrage que l'ennemi avait abandonné.

Le 16, on marcha à Hlinay; on s'empara des magasins de Lobositz et de Leitmeritz, où l'on trouva beaucoup de farine. On fit brûler tous les bateaux de l'ennemi sur l'Elbe, et on poussa un corps en avant qui s'empara du dépôt que l'ennemi avait abandonné à Budin.

Le lieutenant-général Hülsen marcha, le 15, suivant la disposition, sur200-1 Passberg; l'ennemi fut tourné par notre cavalerie par Priesnitz.200-2 Les deux régiments autrichiens Andlau et Kœnigsegg parurent vouloir maintenir leur poste, mais notre bataillon de hussards et le régiment de cavalerie du corps donnèrent sur eux et sur les pandours, où le général saxon Renard et 51 officiers avec 2000 hommes ont été faits prisonniers. On prit encore à cette occasion 2 étendards, 3 drapeaux et 3 canons. Nous n'eûmes que 66 hommes en tout tués et blessés, l'ennemi a laissé au delà de 200 morts sur la place. On s'empara d'ailleurs du magasin de Saatz, on prit un magasin considérable d'avoine à Libochowitz,200-3 avec 14 prisonniers du régiment de Schmerzing. On brûla tous les ponts sur l'Egra, et l'on détruisit tous les magasins qu'on trouva le long de ce fleuve.200-4

Après200-5 avoir tiré le calcul de tous les magasins pris et détruits à cette occasion par nos troupes en Bohême, la somme totale en va à<201> 35486 tonneaux de farine, 73400 pains, la pièce à 4 lv, 136820 boisseaux d'avoine, 86300 rations de foin, la ration à 8 lv. On a brûlé à l'ennemi au delà [de] 150 bateaux sur l'Elbe.

Le 19, le général-major Meinecke des dragons et le lieutenantcolonel de Kleist des hussards ont poursuivi l'ennemi au delà de l'Egra et sont tombés sur un corps de cuirassiers, de hussards et de pandours, en ont sabré une bonne partie et fait 3 officiers et 120 hommes prisonniers. Toutes les troupes ennemies qui ont été de ce côté-là, et qui ont été au delà de 8000 hommes, se sont jetées dans Prague. Leur destination doit avoir été de former un corps séparé et d'appartenir à l'armée de l'Empire.201-1

Comme il ne restait plus rien à faire là, le prince Henri se replia, le 20, à petites journées pour retourner en Saxe, ayant laissé son arrièregarde encore jusqu'au 24 en Bohême.201-2

Après le calcul fait de tous les magasins pris et détruits, on en a supputé la valeur au delà de 600000 écus, et de sorte que 50000 hommes en auraient pu subsister sept mois. En détruisant et brûlant le magasin de Budin, il est arrivé malheureusement que le feu a pris la ville et en a brûlé la troisième partie.

Cette expédition a dérangé extrêmement le dessein que les ennemis avaient tant sur la Saxe que pour faire joindre un corps de ses troupes à celles des Cercles vers la Hesse et la Franconie. Outre le nombre des prisonniers, l'ennemi aura de la peine de refaire tous les magasins et les autres arrangements qu'il avait pris à ce sujet.

Le général d'infanterie de Fouqué201-3 a tenté encore une autre expédition sur l'ennemi du côté de Troppau, qu'il prit, après que la garnison s'en fut retirée deux heures avant son arrivée; mais que la cavalerie de son avant-garde atteignit encore, et dont on sabra un bon nombre et fit prisonniers 2 capitaines, 2 lieutenants et 260 hommes prisonniers, sans que de notre côté nous n'eûmes d'autre perte que 2 hommes tués et 8 blessés. Le général Fouqué, poussant sa marche, sans trouver aucune résistance, jusqu'à la Mora, trouva là toute l'armée ennemie postée sur des hauteurs couvertes par des défilés et des vallées, de façon qu'il trouva l'attaque impraticable, et comme il n'y avait de la subsistance pour son corps d'armée, il jugea mieux de retourner, ce qu'il a exécuté sans la moindre perte.

Tout ceci n'est que pour votre information, afin que vous soyez instruit de ce qui s'est passé sur nos lieux, en attendant qu'on publiera une relation détaillée201-4 de tout ce qui est arrivé à cet égard.

Nach der Ausfertigung.

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199-6 Die obige aus dem königl. Cabinet hervorgegangene Relation (sie ist nach den an das Cabinet gekommenen Immediatberichten aufgesetzt und in vorliegendem Exemplar von Laspeyres geschrieben) befindet sich unter den Akten der Londoner Gesandtschaft, d. h. unter den Ausfertigungen der an Knyphausen und Michell ergangenen Cabinetsschreiben und Ministerialrescripte (Geh. St.-Arch. Rep. 81. 71), und ist zum 21. April eingeordnet. Da jedoch der zu Grunde gelegte Bericht des Prinzen Heinrich vom 19. April erst am 22., der Bericht von Fouqué vom 21. erst am 23. dem Könige zugekommen ist, so kann die Abfassung der Relation frühestens auf den 23. angesetzt werden; da ferner die Aeusserung, es hätten ans den zerstörten böhmischen Magazinen 50000 Mann 7 Monate unterhalten werden können, zuerst in dem eigenhändigen Schreiben des Königs an Fouqué vom 25. April auftaucht, der Verfasser der Relation (Eichel, Cöper oder Laspeyres) aber diese in den Berichten nicht vorhandene Aeusserung sicherlich dem Könige nachgeschrieben hat, so wäre als terminus post quem der 25. gegeben. Dieses Ergebniss wird bestätigt und ein noch späterer Termin wahrscheinlich gemacht, wenn man die Cabinets- und Ministerialschreiben an die Londoner Gesandten, sowie die Correspondenz der Berliner Minister mit dem schlesischen Minister von Schlabrendorff vergleicht. Es zeigt sich dann, dass die Relation, obschon im Cabinet verfasst und in vorliegendem Exemplar auch dort geschrieben, nicht vom Cabinet, sondern erst von den Berliner Ministern nach London gesandt ist, und dass diese Sendung nicht vor dem 5. Mai erfolgt sein kann, vielmehr erst das am 5. von den Ministern an Knyphausen geschickte „bulletin“ mit der Relation identisch sein kann. Ebenso kann nach der ministeriellen Correspondenz mit Schlabrendorff auch dort erst die „relation“ vom 5. Mai mit obiger Relation sich decken. Man hat also anzunehmen: Die Relation ist in den letzten Tagen des April oder den ersten Tagen des Mai, ohne Frage auf königlichen Befehl, mit einem jetzt nicht mehr vorliegenden Schreiben von Eichel an die Minister nach Berlin zur weiteren Besorgung übersandt worden; die Minister haben am 5. Mai das aus dem Cabinet erhaltene Original nach London geschickt, an die übrigen Empfänger (wie an Schlabrendorff) dagegen in Berlin gefertigte Abschriften. Für die Abfassung der Relation würde sich mithin einer der letzten Tage des April ergeben.

200-1 Vorlage: du; im Bericht des Prinzen: sur.

200-2 Nordöstl. von Aussig.

200-3 An der Eger; südl. von Lobositz.

200-4 Der erste Theil der Relation ist abgefasst auf Grund des Berichts des Prinzen Heinrich, Hlinay 17. April.

200-5 Das Folgende nach dem Bericht des Prinzen, Hlinay 19. April,

201-1 Bis hierher nach dem Bericht vom 19. April.

201-2 Auch diese Angabe spricht für Abfassung der Relation erst in den letzten Tagen des April.

201-3 Der folgende Abschnitt nach den Berichten Fouqué's, Troppau 17. April, Kunzendorf 18. April, Troppau 20., Leobschütz 21. April.

201-4 Scheint nicht erschienen zu sein.