11234. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE FINCKENSTEIN A BERLIN.

Camp de Schmottseifen, 19 juillet 1759.

Je vous sais gré de la nouvelle de Pétersbourg dont vous m'avez fait part par votre rapport du 12 de ce mois,420-5 et vous n'oublierez pas<421> de remercier M. de Vereist des marques qu'il me donne de ses sentiments zélés en toute occasion qui peut avoir du rapport à mes intérêts.421-1 Quoique la mort de la vieille Schuwalow peut influer sur le système de la cour de Pétersbourg, il ne faut pas se flatter que cela arrivera si tôt qu'il serait nécessaire au bien de nos affaires. Il faut plutôt présumer que l'impératrice de Russie, touchée de la perte de sa favorite, redoublera au commencement de confiance et de tendresse pour le chambellan Schuwalow, et que les ministres des cours ennemies remueront ciel et terre pour lui conserver le crédit auprès de sa maîtresse. Enfin, quelques bonnes suites que le décès de la vieille comtesse pourra entraîner, ce ne sera qu'avec beaucoup d'adresse et successivement, dans l'intervalle peut-être de six mois, et plus encore. Une autre chose serait si Dohna battait bien l'armée des Russes, ce qui saurait bien entraîner alors l'impératrice de Russie à se retirer tout-à-fait du jeu. Dans le moment très critique d'à présent, nous ne serons guère soulagés par cet incident, et tout roulera sur les succès que j'aurai moi, Fouqué et Dohna, et sur la conduite que le prince Ferdinand tiendra.

A présent, dans peu la scène va s'ouvrir et les coups vont se donner.

Federic.

Nach der Ausfertigung. Der Zusatz eigenhändig.



420-5 Der holländische Gesandte Vereist hatte dem Grafen Finckenstein aus einem Schreiben des Gesandten Swart in Petersburg die Mittheilung gemacht, dass die alte Gräfin Schuwalow, die Günstlingsdame der Kaiserin, gestorben sei; ihr Tod werde den Sturz der ganzen Familie, insbesondere des Kammerherrn Grafen Schuwalow, des Parteigängers der Höfe von Wien und Versailles, nach sich ziehen.

421-1 Vergl. S. 32. 306.