11313. AU PRINCE HENRI DE PRUSSE.

2 août [1759].

au soir.

Mon cher Frère. Je suis informé positivement que les Russes sont entrés avant-hier à Francfort; toute leur armée y marche. Je prends mon chemin par Beeskow, Finck est à Senftenberg, je lui mande de me joindre. Wedell est à Krossen et pousse l'arrière-garde russe; il passera à Schidlow. Dès que nous serons un peu en force, nous marcherons sur ces gens, et nous nous battrons per469-1arts et focis.

Vous voyez que je suis innocent au malheur qui arrive; je ferai mon possible pour le redresser, mais ce ne sera pas sans beaucoup de malheurs, et sans qu'il n'y ait beaucoup de malheureux de tout ceci.

Je ne compte plus sur vos lettres, toute correspondance sera interceptée par Hadik. Mandez encore à Wedell tout ce qui arrive, il pourra m'en avertir en me joignant; pour moi, je ne pourrai plus vous faire passer de lettres, à moins qu'un bon évènement n'éclaircisse ces ténèbres.

Adieu, cher frère, je pars et serai, demain vers les 9 heures, vers Beeskow. Je vous embrasse.

Federic.

Je me confie entièrement sur vos lumières et à votre bonne conduite. Si Fouqué a bien frotté de Ville,469-2 vous pourrez vous renforcer de là-bas.

Nach der Ausfertigung. Eigenhändig.



469-1 Für das Latein des Königs vergl. auch Bd. XV, 361.Anm. 5.

469-2 Vergl. S. 457.