<100> commission dont je vous ai chargé pour quelque pourparler avec le [comte] d'Affry,1 soit que vous l'entreteniez vous-même, soit par quelque autre confident.

Les raisons2 que vous alléguez, pour ne pas mettre trop d'empressement pour rechercher le comte d'Affry, je ne voudrais jamais même que M. le général Yorke, encore moins M. le prince Louis de Brunswick ne le recherchèrent d'une façon trop marquée, ni qu'eux ni vous encore lui fissent demander une entrevue expresse, ce qui gâterait sûrement les affaires et mettrait les Français sur un haut ton. Cependant il faut, d'un autre côté, que vous observiez qu'il s'agit de faite [s'expliquer le ministre français sur la paix qu'elle3 désire et sur ses intentions qu'elle saurait avoir à l'égard des conditions auxquelles elle la demanderait, enfin de faire parler ce ministre, pour approfondir les intentions de sa cour. Quand je vous ai chargé de cette commission, mon intention n'a pas été de traîner longtemps et quelques mois peut-être, pour y parvenir, car cela serait de la moutarde après le dîner, mais pour vous en acquitter avec adresse; mon intention a été de profiter habilement de toutes les occasions qui, dans un lieu tel que celui où vous vous trouvez, ne sauraient guère manquer de s'offrir naturellement, ou, dans le cas qu'elles4 vous manquassent, de vous ménager adroitement par main tierce quelque endroit où vous sauriez vous rencontrer sans affectation, et sans que l'entrevue paraisse méditée ou ménagée tout exprès. Enfin, pour parvenir, on n'a qu'à vouloir sérieusement et de s'y prendre avec adresse. En tramant longtemps et en se forgeant mille obstacles frivoles, vous ne pensez pas aux conséquences qui en résultent. Je suppose que la France se veut expliquer, et que par trop de délicatesse personne ne l'écoute; le temps propre à ces sortes d'affaires s'écoule, et peut-on croire que, quand la France aura commencé une fois d'ouvrir sa campagne, qu'elle voudrait marquer le même empressement pour une pacification avec l'Angleterre et demander des conditions plus modestes et plus modérées?

Voilà sur quoi vous devez sagement réfléchir et tâcher d'exécuter au mieux et avec toute l'adresse et la prudence possible ce dont vous êtes chargé de ma part; que cela soit par vous-même ou par quelque autre honnête homme intègre et fidèle, dont vous serez assuré, c'est ce que je vous ai déjà dit que cela m'est indifférent.

Federic.

Nach dem Concept.



1 Vergl. Nr. 11834.

2 So, für „Quant aux raisons“ .

3 So.

4 In der Vorlage: „ils“ .