<104> que la réponse des Français est déclinatoire et qu'ils ne sont plus dans cet empressement pour faire leur paix particulière avec l'Angleterre et ses alliés en Allemagne, enfin que la cour de France ne fasse qu'une réponse ambiguë et qu'elle ne soit plus dans ces idées de paix que nous lui attribuons à présent, l'émissaire n'aura alors qu'à retourner. Voici tout mon plan que vous communiquerez fidèlement aux ministres, en leur laissant lire même la copie déchiffrée de la lettre que je fais à ce sujet au bailli de Froullay.

Federic.

17 février.

Comme l'émissaire que le Roi, en conséquence de sa lettre, enverra en France, n'est pas encore parti et qu'il se traînera peut-être encore de huit à dix [jours], avant [qu'il] commencera son voyage, pour aller par Francfort-sur-le-Main et Strasbourg droit à Paris, j'ai cru devoir avertir M. le Baron, afin de ne pas laisser éclater rien de la lettre au bailli de Froullay avant le temps requis, pour qu'elle saurait être arrivée à sa destination, pour prévenir toute incongruité qui, sans cette précaution, en saurait résulter.

[Eichel.]

Das Hauptschreiben nach dem eigenhändigen Entwurf; das Postscriptum und der Zusatz von Eichel nach dem Concept.


11841. A LA DUCHESSE RÉGNANTE DE SAXE-GOTHA A GOTHA.

Freiberg, 16 février 1760.

Madame. C'est à mon grand regret que j'importune Votre Altesse si souvent par mes lettres. Vos bontés, Madame, m'ont gâté, cela vous apprendra à les ménager davantage avec d'autres. Je vous regarde comme une amie respectable à l'amitié de laquelle j'ai recours dans le besoin. Il est toujours question de la paix, Madame, et, si l'objet de mes importunités n'était aussi beau, Madame, je serais inexcusable visà-vis de vous.

Cocceji,1 que j'ai envoyé avec cette lettre à votre cour, doit vous prier de vouloir bien suppéditer et me prêter un sujet quelconque, homme prudent et avisé qui fît le voyage de France pour donner une lettre au bailli de Froullay, très honnête homme que je connais, qui pourrait insinuer à sa cour les propositions de paix ci-jointes.

Pour vous expliquer en deux mots le joint de la chose, vous saurez, Madame, qu'après la proposition du congrès qui a été faite à nos ennemis, on a été informé de bonne part que l'Impératrice-Reine et l'impératrice des Barbares n'avaient point y voulu donner les mains, au contraire, qu'elles travaillaient à Paris à dissuader le roi de France des sentiments pacifiques dont on l'accuse. Vous verrez par les pro-



1 Hauptmann von Cocceji, Flügeladjutant des Königs.