<144> de Pechlin. Elles ne sauraient être fort amples, vu que je n'ai rien à proposer à la Russie que la paix entre elle et moi, l'amnistie parfaite de ce qui s'est passé, et un parfait rétablissement de cette union et bonne intelligence qui a régné heureusement entre les deux États. Il s'entend que la Russie s'engagera de ne prêter plus de secours, ni directement ni indirectement, à ceux qui voudraient continuer la guerre à laquelle j'ai été forcé par mes ennemis. Je crois le million d'écus pour faire des corruptions bien employé, si l'on parvient à faire la paix, et les sommes seront tenues prêtes pour en faire l'usage convenable, dès qu'on verra le train que la négociation prendra. Il n'y a, je crois, à présent que Pierre Schuwalow qui dispose là de tout. Si l'on peut acheter celui-là, tout le reste de la troupe sera à nous. M. Keith à Pétersbourg, conformément aux intentions de sa cour, sera informé amplement par M. Mitchell de tout ce projet. Il sera requis de ma part dans ce cas de vouloir bien avoir l'œil sur la manœuvre de Pechlin et pour que l'argent ne soit lâché qu'à propos et pour le bien des affaires. La meilleure pierre de touche du savoir-faire du sieur Pechlin sera, s'il saurait par son adresse tourner la cour de Pétersbourg, afin que pendant cette négociation ladite cour fît cesser tous actes d'ennemi contre moi et mes États, et que toute opération de guerre fût, en attendant le succès de la négociation, suspendue sous des prétextes plausibles jusqu'à ce que l'on voie clair dans la conclusion de la paix.

Vous dresserez vous-même cette instruction, sans la concurrence de qui que ce soit. Vous la presserez au plus tôt mieux. Vous y joindrez, si le temps le permet, un bon nouveau chiffre et envoierez tout, avec les 4000 ducats susdits, au plus tôt possible, et secrètement, au baron de Bielfeld à Hamburg. Un grand objet de notre attention en ceci doit être de trouver un homme de confiance qui portera tout cela sûrement, et sans être remarqué, à Hamburg et le remettra secrètement à Bielfeld, afin que le sieur Pechlin ait son instruction incessamment, pour pouvoir partir au plus tôt en conséquence.

Je vous recommande au mieux de ne pas perdre aucun moment pour arranger toute cette affaire; vous savez combien le temps presse sur ceci; vous vous souviendrez, au reste, qu'il ne faut point songer à des cessions d'aucune de mes provinces ou possessions anciennes, dans quelque cause que ce soit.

Federic.

Nach der Ausfertigung.


11880. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION BARON DE KNYPHAUSEN A LONDRES.

Freiberg, 1er mars1 1760.

J'ai reçu vos dépêches du 12 et du 15 février et présume que vous aurez déjà appris ce qui s'est passé dans le premier entretien que



1 Vom 1. März ein Schreiben an d'Argens in den Œuvres, Bd. 19, S. 129.