<166> sur tous les termes d'une lettre qu'on couche assez vitement sur le papier.

Je suis très content des assurances que les ministres vous ont réitérées au sujet des ordres que le prince Ferdinand avait une fois pour toutes d'agir en ma faveur, quand les évènements de la guerre le voudront lui permettre. Quant à mes circonstances ici, il s'agira si le prince Ferdinand, selon les évènements auprès de lui, sera à même de m'épauler le flanc gauche aux contrées de Leipzig contre les troupes des Cercles et celles que les Autrichiens y joindront, et alors je saurais passablement soutenir ma position ici.

Je reconnais la pureté des sentiments de votre cœur à mon égard, quand vous voulez me donner le conseil de me [tenir] sur une prudente défensive, en attendant les succès des négociations. L'avis serait bon, si l'ennemi n'avait pas pris le concert que les Russes voudront assiéger Colberg avec un corps de leur armée et Glogau avec un autre, tandis que les Autrichiens formeront le siège de Cosel ou de Neisse. Pour empêcher donc cela, il faudra bien que je marche au corps des ennemis et risquer plutôt un combat avec eux que de permettre qu'ils mettent le siège devant ces postes qui me sont d'une si grande considération, pour les prendre alors sous mes yeux.

Federic.

Nach dem Concept.


11905. AU FELD-MARÉCHAL PRINCE FERDINAND DE BRUNSWICK.

Freiberg, 12 mars 1760.

Les ministres de la Grande-Bretagne m'ayant fait assurer de nouveau du grand désir qu'ils avaient que les évènements de la guerre, pendant la campagne qui vient, puissent permettre à Votre Altesse d'agir en ma faveur, le cas l'exigeant,1 ils ont ajouté que les intentions de leur cour sur ce point vous étaient aussi connues, et que Votre Altesse y saurait procéder, sans attendre aucun ordre ultérieur. C'est ainsi que je prie Votre Altesse de vouloir bien me communiquer vos pensées si vous croyez que vous sauriez épauler mon flanc gauche du côté vers la Saxe contre l'armée des Cercles et ce que les Autrichiens y joindront de troupes, surtout en cas que les Russes voulussent exécuter le dessein qu'on leur attribue avoir pris avec les Autrichiens, savoir que les Russiens agiraient en deux différents corps, l'un pour assiéger Colberg, et l'autre pour faire le siège de Glogau, tandis qu'un corps autrichien mettrait le siège devant Cosel ou Neisse. Si ce cas arrive et que l'armée ennemie veuille mettre en exécution ce dessein, vous conviendrez qu'il ne me reste alors d'autre parti à prendre que celui d'aller m'y opposer,



1 Vergl. Nr. 11904.