<222> a bien voulu vous faire confidence. Je ne veux cependant point vous dissimuler que, quoi qu'il en soit, tant que les ministres de France s'expliqueront par des généralités et tant d'ambiguïté encore à l'égard de l'affaire de paix, je soupçonne toujours encore quelque dessous de cartes de leur part, et qu'ils ne déguisent quelques propositions, dont ils ne voudraient se découvrir que selon les évènements et les occurrences. Que cela soit dit pour votre direction et afin d'y prêter attention.

Federic.

Nach dem Concept.


11958. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE FINCKENSTEIN A MAGDEBURG.

Freiberg, 30 mars 1760.

Votre lettre du 26 m'est bien parvenue. Bien que je ne renonce pas tout-à-fait encore à l'espérance de voir la paix rétablie entre l'Angleterre et la France à mon inclusion, sans prétendre de moi ni cessions ni dédommagements, auxquels je ne consentirai pas de ma vie, je ne vois cependant que trop clair qu'il faut qu'il y ait en France deux partis à la cour, dont l'un pousse avec vigueur à la paix et l'autre met tout en oeuvre pour y faire résoudre à la continuation de la guerre. Au moins tout ce que la France propose à ce sujet, est rempli de tant d'ambiguïtés que je n'oserais rien décider sur les véritables intentions de la France, hormis qu'elle voudrait bien composer avec l'Angleterre ses différends de mer, à l'exclusion des affaires d'Allemagne, au sujet desquelles je présume qu'elle aimerait de jouer le rôle de médiateur, dont Dieu nous garde, au congrès futur. Je dois même soupçonner que la France voudrait bien tenter de m'arracher quelques cessions, comme la ville de Wesel et le pays de Clèves,1 pour s'en servir à indemniser le roi de Pologne, niais dont il n'en sera également rien. Enfin, tout paraît indiquer qu'il y a dans la conduite de la susdite cour quelque dessous de cartes dont on ne veut se découvrir que fort adroitement et selon les événements.

Mon émissaire de Paris vient de retourner ici. Le bailli de Froullay s'est chargé avec beaucoup d'empressement de ce dont je l'avais chargé par ma lettre. Il s'est d'abord rendu à Versailles pour en informer le roi de France qui a lu ma lettre en entier. La réponse que j'ai par ledit Bailli, ne renferme que des sincérations des sentiments très analogues des miens pour le rétablissement de la paix, et qu'il n'appartiendrait pas à Sa Majesté Très-Chrétienne que les troubles ne cessassent2 . . .



1 Vergl. Nr. 11955.

2 Es folgen weiter Mittheilungen auf Grund der Schreiben von Froullay, vergl. S. 205. 206.