<243> D'aiileurs, il n'ignore pas ce que notre cour a fait pour l'éloigner des affaires d'Espagne.

Le duc de Broglie a des officiers généraux dont il n'est pas sûr. Aussi mandet-il dans toutes ses lettres qu'il faut établir une suspension d'armes, dès que le congrès sera réglé, parcequ'il prévoit qu'il se faudra donner bien des peines pour parer les coups que les ennemis cherchent à lui porter. Mais, comme cette suspension est douteuse, la plupart des régiments destinés à le renforcer se sont mis en marche.“

Endlich theilt der Prinz aus einem Briefe, den er „de bonne part“ erhalten habe, folgende Stelle mit:

„Daun est un homme irrésolu et rien moins qu'entreprenant. Il y a des régiments dans son armée, et même des meilleurs, qui ont fait chacun mille recrues l'année passée, et même davantage. La remonte lui est très difficile, et l'armée a furieusement souffert par la disette de vivres.“

Freiberg, 7 avril 1760.

Je reconnais, comme je dois, tous les détails que Votre Altesse me marque par les communications des avis intéressants qu'EUe me fait en conséquence de Sa lettre du 2 de ce mois, en vous assurant du secret religieux que je vous en garderai; vous voudrez bien agréer encore les remercîments que je vous en fais. Quoique la lettre de Choiseul à Vienne laisse entrevoir clairement la rage de la cour de Vienne contre ma maison, et combien de peines elle se donne pour animer davantage encore la Russie contre moi et de retenir la France dans ses liens, Votre Altesse s'apercevra cependant également par ladite lettre, et par celle de Rouillé, combien la France penche, malgré cela, à la paix, et je me flatte toujours qu'à la fin le charme dont les Autrichiens ont aveuglé jusqu'ici les Français, tombera entièrement, et qu'ils envisageront le péril dans lequel ils courent en se laissant conduire aveuglément d'une cour remplie d'aussi vastes projets que ceux de la cour de Vienne.

En attendant, ma situation présente n'est du tout pas favorable, ce dont Votre Altesse sera assurée; car les Autrichiens ont actuellement déjà 24000 hommes en Haute-Silésie, auxquels je ne saurais opposer que 9 bataillons; autour de Dresde ils ont 50000 hommes, et aux environs de Trautenau ils ont 6000 hommes; auprès de Zittau et Gœrlitz il y a 30000 Autrichiens, et ce qu'ils ont vers les quartiers des troupes des Cercles, destiné à les joindre, va à 10 jusqu'à 12000 hommes à peu près. Tandis que les Autrichiens agiront en Haute-Silésie, les Russiens tâcheront de pénétrer en Poméranie citérieure avec un corps d'armée de 60000 hommes, de sorte que, malgré tous les mouvements que je me donnerai, et nonobstant tous les arrangements que je puis faire, l'ennemi aura toujours deux portes ouvertes que je Jie saurais garder, savoir l'une du côté de Leipzig et l'autre du côté de la Haute-Silésie; mais, si la fortune voulait me seconder en sorte que la paix séparée de l'Angleterre avec la France saurait parvenir encore en peu à sa consistance, et que vous passassiez alors avec une partie considérable de votre armée sur le corps à l'armée des Cercles, pour la