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11989. AU FELD-MARÉCHAL PRINCE FERDINAND DE BRUNSWICK.1

Freiberg, 9 avril 1760.

J'ai reçu la lettre de Votre Altesse du 5 de ce mois. J'ai été d'autant plus aise de son contenu que j'ai vu que vos idées2 se sont presque en tout rencontrées avec les miennes, à la différence près que Votre Altesse pousserait alors jusqu'à Egra, sans quoi votre expédition ne mènerait pas au but. Vous me feriez donc un plaisir sensible d'en écrire au roi d'Angleterre, pour avoir ses ordres, savoir comment vous aurez à vous conduire dans le cas supposé. Vous ferez bien, je crois, d'en écrire également au ministère anglais, de sorte que votre lettre soit vue aussi du sieur Pitt, secrétaire d'État.

Mes affaires sont encore dans la plus grande crise du monde. Les Autrichiens font tous leurs arrangements pour assiéger Neisse, sans que je puisse les en empêcher, et les Russes se préparent à marcher vers Colberg; aussi y a-t-il actuellement déjà quelques troupes russes entrées en Poméranie. Daun pense entrer le 28 de ce mois dans son camp; pour moi, j'irai me poster le 26 derrière la Triebsche. Quand vous en apprendrez la nouvelle, ne croyez pas que c'ait été par nécessité ou que l'ennemi m'y ait obligé de chercher ce camp, lequel j'ai choisi préférablement à tout autre, vu que c'est un camp fort et très propre pour détacher, comme aussi pour avoir les troupes assemblées le plus près.

Federic.

Nach der Ausfertigung im Kriegsarchiv des Königl. Grossen Generalstabs zu Berlin.



1 Auf einem Schreiben des Herzogs von Braunschweig vom 4. April, der sich für den Minister des Markgrafen von Baireuth, Ellrodt, verwendet hatte, mit Bezugnahme auf ein Schreiben der Herzogin Charlotte von Braunschweig, in welchem vermuthlich für Ellrodt der schwarze Adlerotden erbeten wurde, finden sich die Weisungen für die Antwort: „Compliment très obligeant; mais qu'il me demandait une chose dont j'étais bien fâché que les circonstances ne me le permettraient pas de m'y prêter, malgré toute la bonne volonté que j'avais de lui faire plaisir en tout. Que non seulement, comme je voulais bien lui dire dans la dernière confidence, j'avais refuse cet ordre au baron de Münchhausen à Hanovre, qui l'avait ambitionné et qui se trouverait sensiblement choqué, s'il en verrait à présent décoré quelque autre ministre étranger, même sous son rang; mais qu'encore personne était décoré de moi de cet ordre sinon des ministres et des lieutenants-généraux et qui en avaient ce rang. Compliment etc. Encore réponse à madame la Duchesse régnante ma sœur dans le même sens, mais un peu d'autre tournure, sur une lettre qu'elle a faite au même sujet.“

2 Vergl. Nr. 11990.