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Freiberg, 10 avril 1760.

J'ai reçu, à la suite de la lettre que Votre Altesse a bien voulu prendre la peine de m'écrire, les trois exemplaires de la contre-déclaration, que les ministres des cours de Vienne, de Versailles et de Pétersbourg vous ont remise le 3 de ce mois, à la déclaration que Votre Altesse leur avait donnée de ma part le 25 de novembre dernier, à laquelle cependant je ne saurais répondre encore et avant de m'être concerté à cet égard avec la cour d'Angleterre.

Votre Altesse voudra bien agréer, au reste, que je Lui témoigne ici ma reconnaissance sincère de la bonté avec laquelle Elle s'est empressée de me marquer la part qu'Elle prend à ce qui me regarde. L'obligation que je Lui en ai est des plus parfaites, et je serai charmé de trouver des occasions pour La convaincre de la haute estime etc.

Federic.

Ou je suis bien trompé, ou cet écrit a été dicté par Kaunitz. Ces gens sont enflés de leurs succès, et ils ne veulent pas la paix. Tous ces délais ne sont amenés que pour avoir le temps de m'écraser; mais j'espère qu'ils en seront la dupe.

Nach dem Concept. Der in der Ausfertigung eigenhändige Zusatz nach Abschrift der Cabinetskanzlei.


11997. AU SECRÉTAIRE VON DER HELLEN A LA HAYE.

Freiberg, 11 avril 1760.

La dépêche que vous m'avez faite du 5 de ce mois, m'a été bien rendue. Tout ce que vous me marquez par là, me donne très peu d'espérance encore pour une prochaine paix, et il ne m'en paraît que trop clair qu'il faudra frapper de bons coups encore à nos ennemis, afin de les obliger par là d'accepter la paix que l'Angleterre avec moi leur avions offerte si équitablement.

Je vous renvoie, pour ce qui regarde la frivole contre-déclaration que les trois puissances liguées contre nous viennent de donner,1 à ce que mes ministres du département des affaires ont ordre de vous marquer; mais à quoi j'applaudis extrêmement, c'est à la façon de penser de M. de Yorke sur la manière dont l'Angleterre y devait répliquer;2 aussi je présume que ce digne ministre se sera expliqué de la même façon qu'il a fait à vous, envers le ministère britannique dans son rapport qu'il lui a fait sur ce sujet, pour les mieux animer à faire ces efforts qui sont à présent indispensablement nécessaires pour parvenir par là d'autant plus tôt à une paix honorable et avantageuse. Quant



1 Vergl. Nr. 11996.

2 Yorke hatte, nach dem Berichte Hellens, betreffs der Contredeclaration den Wunsch ausgesprochen, „que sa cour n'y répliquât que par de grands renforts en Allemagne, par une guerre vigoureuse sur les côtes de la France et en Amérique, et surtout par l'envoi d'une bonne escadre dans la mer Baltique.“