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12002. AU PRINCE HENRI DE PRUSSE.

[Freiberg,] 12 [avril 1760].

Mon cher Frère. J'attendrai encore de vos lettres pour savoir si votre santé vous permettra d'être le 17 à Torgau. Si, selon mes vœux, vous vous trouvez alors en état d'entreprendre ce voyage, j'irai le 18 à Meissen, ce qui vous épargnera du chemin et où nous pourrons nous parler également.

Vous voulez un dépôt à Colberg;1 c'était bien mon idée, vous ne m'écrivez pas pour combien de temps. J'ai toujours ordonné qu'on y transporte pour quinze jours de subsistance pour l'armée; en attendant on pourra toujours augmenter la quantité entre ci et le mois de juin, dès que nous nous serons parlés. Les affaires sont si compliquées et si difficiles que ce n'est en vérité pas l'affaire d'un homme de les mener toutes de front. Je vous donne des pleins pouvoirs sans restriction,2 je ne saurais faire davantage; je vous dirai mes idées générales, quand je vous parlerai, et je vous laisse le maître de tout le reste. Je serai trop heureux, si je parviens à bien remplir la besogne qui me reste; elle n'est certainement pas aisée, et s'il n'y survient le secours d'un dieu de machine, nous sommes perdus, parceque l'art de la guerre et la prudence n'a rien pu imaginer jusques ici pour résister à de nombreux ennemis comme ceux auxquels il nous faut opposer. Il faut faire des règles de la nécessité et s'en remettre de sa conduite au hasard des évènements, sans être en état de pouvoir suivre les règles de la prudence.

Je vous embrasse, mon cher frère, en vous priant de me croire avec la plus tendre amitié, mon cher frère, votre fidèle frère et serviteur

Federic.

Nach der Ausfertigung. Eigenhändig.


12003. AU PRINCE HENRI DE PRUSSE.

Freiberg, 12 avril 1760.

Der König übersendet einen Bericht Reimers, d. d. Danzig 5. April,3 und bezieht sich des weiteren auf sein Schreiben vom vorangehenden Tage,4 mit welchem



1 Bericht des Prinzen Heinrich, d. d. Wittenberg u. April. Vergl. bei Schöning a. a. O. Bd. II. S. 259.

2 „Pleinpouvoir und völlig allergnädigste Autorisation S. K. M. wegen des Dero Bruder, des Prinzen Heinrich Liebden, aufgetragenen illimitirten Commandos über dasjenige Corps d'armée, so S. K. M. zur Campagne gegenwärtigen Jahres in denen Gegenden von Hinterponunern zusammenziehen werden“ , d. d. Freiberg 12. April.

3 Reimer hatte berichtet, „wie die diesseits der Weichsel aufgebrochene russische Infanterie den nach Könitz vermutheten Marsch (vergl. S. 235) nicht verfolget; sie ist nur bis Dirschau gegangen, allwo sie Halt gemachet hat.“

4 Nr. 11999.