<292> faveur, que, d'un autre côté, la fermeté, le zèle et la droiture de M. Pitt, et qu'il contribuera à faire sortir au plus tôt les puissantes flottes des Anglais pour entreprendre les possessions de la France : par où et par la diversion des Turcs elle se verra bientôt humiliée à demander la paix d'une façon juste et raisonnable de l'Angleterre, à l'inclusion des alliés de celle-ci, et à concourir à la pacification générale.

Au reste, rien de plus juste que ce que le sieur Pitt prétend que la France fasse négocier en Angleterre les préliminaires de paix par quelque émissaire pleinement autorisé à ce sujet. Quant au lieutenantgénéral d'Hérouville que le comte d'Affry a nommé dans son dicté au général Yorke,1 je veux bien vous avertir que j'ai vu autrefois ce d'Hérouville en Silésie et que je le connais pour un aussi grand brouillon que le comte Broglie.

Je finis par vous dire que j'ai été extrêmement satisfait des instructions que, selon votre rapport, on a fait passer au général Yorke2 en réponse de la première proposition du comte d'Affry, et que je vous ordonne, d'ailleurs, de faire mon compliment très obligeant à M. Pitt, pour lui dire combien j'avais d'estime pour lui et pour sa droiture et sa façon juste de penser; que j'applaudissais à tout ce qu'il vous avait fait observer en conséquence de votre rapport, et qu'entre tous les ministres dont j'avais eu à faire pendant le temps de mon règne, je n'avais connu aucun de sa droiture et de sa probité d'honnête homme; qu'il s'était expliqué si conformément à mes vœux et à mes désirs selon la situation des affaires que, si même mon ministre le comte Finckenstein avait été à sa place, il n'aurait pu jamais s'expliquer d'une façon plus souhaitée de moi; que je mettrais toujours entre ses mains et à sa probité mes intérêts les plus précieux et lui garderai une estime et reconnaissance éternelle.

Federic.

Dicté au général-major Yorke, hors de la dépêche du duc de Choiseul, datée de Versailles le 11 avril 1760, par le comte d'Affry, ambassadeur de France à La Haye, le 14 avril 1760.

Que le Roi ayant vu l'article de la lettre de mylord Holdernesse qu'il3 vous a confiée, Sa Majesté y a reconnu avec plaisir que le roi de la Grande Bretagne marquait des dispositions sincères au rétablissement de la paix entre les deux couronnes. Sa Majesté Britannique peut être certaine que le Roi ne sera pas moins empressé



1 Nach dem Berichte Hellens vom 15. April hatte d'Affry dies vielmehr mündlich gethan.

2 Yorke hatte den Auftrag erhalten, „de dire au comte d'Affry que la cour d'Angleterre avait été informée par Sa Majesté Prussienne d'une démarche qu'elle avait faite en France par une lettre du 17 de février, ainsi que d'une réponse qu'elle avait reçue le 19 mars, par laquelle Sa Majesté Très-Chrétienne paraissait être portée pour le prompt rétablissement de la paix; qu'on garderait à cet égard le secret le plus inviolable envers les cours de Vienne et de Russie, et qu'au reste on s'en rapportait à la déclaration faite par le général Yorke au comte d'Affry, touchant l'envoi d'un émissaire français à Londres pour y traiter des conditions de la paix, à laquelle on attendait une réponse“ .

3 Yorke.